Cartographie des métiers et difficultés de recrutement dans la Fonction publique hospitalière (FHP)



L’Association nationale pour la formation permanente du personnel hospitalier (ANFH) des Pays de la Loire a réalisé, fin 2020, une cartographie des métiers dans la Fonction publique hospitalière (FPH) dans la région. Celle-ci a également permis d’identifier les difficultés de recrutement et les métiers en tension de la FPH. Cette étude a fait l’objet de trois webinaires visionnables sur le site de l’ANFH.

cartographie ANFH

  

Dans les Pays de la Loire, un peu plus de 65 000 personnes travaillent au sein de la Fonction publique hospitalière (FPH). Elles représentent 5 % de l’emploi salarié total de la région (7 % en Mayenne), ce qui est comparable à la moyenne nationale. Pour autant, leur répartition est inégalitaire : la Loire-Atlantique et le Maine-et-Loire regroupent la plus forte proportion de salariés (respectivement 34,4 % et 22,4 %).

 

Cartographie des métiers

Les agents de la FPH sont répartis sur 9 familles de métiers et 183 métiers. 62 % sont soignants, 71 % travaillent à temps plein et un peu plus de la moitié relèvent de la catégorie C (55 %). Les agents de la FHP sont globalement plus jeunes que dans les autres régions mais 43 % se situent néanmoins en 2e partie de carrière.

Les profils par métiers (sanitaire, médico-social, social…), les établissements (CHU, CH, CHS…) et les types d’activité (handicap, Ehpad…) influent sur les conditions de travail (part des contractuels, statut, temps partiel ou non…). En outre, le taux de contractuels varie selon la famille de métiers et le métier lui-même (au sein de la famille de métiers).

 

Médecins : des enjeux de renouvellement d’effectif dans les années à venir

En matière d’effectif médical dans les hôpitaux publics, la région se situe au 8e rang des régions françaises, avec 4 959 personnels médicaux. 2/3 d’entre eux sont concentrés en Loire-Atlantique et en Maine-et-Loire.

15 % des praticiens ont 60 ans et plus et dans l’échéance de 5 ans, 667 devraient partir en retraite. La chirurgie digestive, la médecine physique et de réadaptation, la chirurgie maxillo-faciale et stomatologie et la dermatologie-vénérologie sont des spécialités qui présentent la part la plus élevée de praticiens d’au moins 65 ans.

Les difficultés de recrutements dans certaines spécialités peuvent induire des postes non pourvus. C’est particulièrement le cas en gériatrie et en médecine générale.

 

Les difficultés de recrutement marquées par un manque global de candidats qualifiés mais aussi par des facteurs variés d’influence

L’enquête menée par l’ANFH auprès de 72 entités juridiques de la région révèle des tensions croissantes sur une vingtaine de métiers aux premiers rangs desquels figurent ceux d’aide-soignant.e, de masseur.se -kinésithérapeute, d’orthoptiste, d’infirmier.e de bloc opératoire et d’aide médico-psychologique. Cette situation engendre des taux de vacance de postes pouvant aller jusqu’à près de 20 % des effectifs en poste ; cette proportion étant à analyser au regard du nombre de postes non pourvus dans les différents métiers. Ainsi, on compte 70 postes non pourvus pour les masseu.se.r.s- kinésithérapeutes (soit 19,7 % de postes vacants pour ce métier) alors que 270 postes sont non pourvus pour les aides soignant.e.s (soit 1,7  % de postes vacants pour ce métier).

Selon le métier, les raisons de difficultés de recrutement varient mais la cause la plus fréquente, tous métiers confondus est le manque de candidats avec la qualification ou le diplôme recherché (83 %). Suivent ensuite la rémunération proposée, le type d’activité ou de service concerné puis la situation géographique. Le département concerné influe également sur les difficultés de recrutement.

 

Solutions de contournement et initiatives

Pour pallier ces manques de personnel, les établissements font appel à des solutions internes (réorganisation du travail, rappel des agents en repos, recours à des "faisant fonction", heures supplémentaires…) et, dans une moindre mesure, à l’externe (recrutement sur des métiers approchants, recours à l’intérim…).

Parallèlement, pour répondre aux besoins des établissements, l'Agence régionale de santé (ARS) des Pays de la Loire a lancé, au printemps 2020,  la plateforme Josette, pour inciter les étudiants à renforcer périodiquement les effectifs des structures confrontées à des problématiques RH, et particulièrement les Établissements hospitaliers pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et les Services de soins infirmiers à domicile (SSIAD).

De son côté, la Région des Pays de la Loire incite les jeunes et les demandeurs d'emploi à s'engager dans des formations sanitaires et sociales en prenant en charge partiellement ou totalement, les frais pédagogiques de certaines formations, dans le cadre de son offre régionale de formation continue et du dispositif "Visa sanitaire et social".

 

Pour aller plus loin

Consulter l’étude, ses synthèses et les restitutions vidéos sur le site de l’ANFH Pays de la Loire

     

Cariforef des Pays de la Loire, février 2021

Ressources complémentaires