Si le contexte actuel lié au Covid-19 contraint les entreprises et organismes de formation à mettre en œuvre la formation à distance, il faut également regarder les opportunités que cette situation révèle. À la demande du Cariforef, Jean-Luc Peuvrier a répondu à la question suivante : comment garantir le niveau de qualité des formations à distance ?
Issues de plusieurs dizaines d’années d’expérience d’entreprises et d’organismes, les règles et bonnes pratiques de la formation à distance s’appuient également sur un socle juridique que l’urgence et le caractère exceptionnel de la période ne doivent pas faire oublier. D’expériences satisfaisantes pour les bénéficiaires, les opérateurs et les financeurs, dépendra le renouvellement de ces pratiques au-delà de la période de crise sanitaire.
Ne vous affolez pas ou ne vous laissez pas éblouir par un vocabulaire qui peut être nouveau pour vous. Pour cela, parcourez les publications du Forum des acteurs de la formation à distance (FFFOD) où vous trouverez des glossaires et des explications claires qui vous permettront de comprendre les offres des différents prestataires.
Identifiez préalablement les freins du côté des bénéficiaires de la formation. Disposent-ils d’un équipement et si oui de quel type ? Ont-ils les compétences numériques pour accéder puis suivre la formation ? Ont-ils l’autonomie suffisante pour se former seuls ?
Organisée à l’initiative de l’entreprise, la formation proposée aux salariés ne peut se satisfaire d’être simplement 100 % à distance afin de répondre aux exigences du moment. L’entreprise devra donc avoir le même niveau d’exigence que lors de l’achat d’une formation présentielle ou mixte. À ces exigences s’ajouteront des critères supplémentaires qui permettront de mettre en évidence l’effort en ingénierie de formation et en ingénierie pédagogique fait par le prestataire. Il s’agit notamment de repérer comment celui-ci a cherché à pallier les risques liés à l’isolement, à l’ennui, à la démotivation et in fine à l’abandon.
On pourra pour cela s’attacher aux points suivants :
L’accompagnement proposé aux apprenants est le dernier ingrédient de la liste mais c’est celui qui fera la différence. Si la plupart des entreprises se tournent actuellement vers la formation à distance, cela veut dire que pour leurs salariés c’est également souvent une première. On ne devient pas non plus apprenant à distance si facilement, d’autant plus si ce n’est pas par choix personnel. L’accompagnement doit donc aller au-delà de la simple assistance technique requise par la loi. Les tuteurs à distance doivent aussi pouvoir aider à planifier et doser le travail, manifester leur présence, entretenir les liens sociaux entre les apprenants, donner de l’envie d’apprendre.
Si, dans le cadre des mesures contre le coronavirus, le cadre réglementaire peut bénéficier ça et là d’assouplissements au gré des ordonnances gouvernementales ou des directives des bailleurs de fonds, de grandes disparités en termes d’exigence et de traitement administratif peuvent être à craindre. L’entreprise aura donc tout intérêt à vérifier que la formation retenue respecte bien les conditions de mise en œuvre de la Formation ouverte et à distance (Foad) telles que définies dans le code du travail (Article D. 6313-3-1 du code du travail modifié par le décret du 28 décembre 2018).
La grille d’analyse ci-dessous permettra à l’entreprise de comparer les offres et de juger des tarifs pratiqués au regard de la qualité globale.
Pour chaque proposition, l'entreprise est invitée à répondre si oui ou non, l'organisme répond aux critères.
Source : https://www.stratice.fr
Jean-Luc Peuvrier, président fondateur de Stratice
Cariforef des Pays de la Loire, avril 2020