L’accès à la formation des bénéficiaires du RSA



Lors d'une réunion organisée par la Région, les acteurs du Réseau pour l’emploi ont récemment centré leurs échanges sur l’accès à la formation des bénéficiaires du RSA. Cet article revient sur les chiffres clés en Pays de la Loire et les propositions pour améliorer leurs parcours.

Dans le cadre de la loi pour le plein emploi, le groupe technique régional Formation du Comité régional pour l’emploi se réunit mensuellement. Il rassemble des représentants de l’État, de la Région, de France Travail, des cinq Départements, de l’Association régionale des Missions locales (ARML), de Cheops Pays de la Loire – le réseau des Cap emploi, et le Cariforef.

Depuis juillet, chaque réunion se concentre sur l’accès à la formation d’un public spécifique. Cette fois, l’attention était portée sur les bénéficiaires du RSA.

Les chiffres en Pays de la Loire

En Pays de la Loire, environ 20 % des demandeurs d’emploi inscrits en catégories A, B et C sont bénéficiaires du RSA ; un taux légèrement inférieur à la moyenne nationale de 25 %. La situation varie considérablement selon les départements et les bassins d’emploi. Par exemple, la Vendée compte 10 % de bénéficiaires du RSA parmi ses demandeurs d’emploi, tandis que la Sarthe atteint 25 %.

Malgré des situations très différentes, voici quelques caractéristiques des bénéficiaires du RSA identifiées par France Travail : 

  • 57 % ont un niveau inférieur au Bac
  • 42 % sont inscrits depuis plus d’un an
  • 52 % sont des femmes

Concernant l'accès à la formation, la proportion des bénéficiaires du RSA dans les entrées en formation en 2023 correspond à leur part dans la demande d’emploi, soit environ 20 %. Tous les dispositifs de formation sont mobilisés : principalement les dispositifs de la Région (44 %) et les mesures d’adaptation comme la POEI (28 %).

Lever les freins à l'entrée en formation : un enjeu majeur

Des freins importants entravent l’accès à la formation pour les bénéficiaires du RSA. Selon l’étude menée par le Cariforef auprès des stagiaires entrés en formation en 2022, les allocataires du RSA rencontrent plus fréquemment des difficultés avant la formation : avant tout des problèmes de mobilité (35 % contre 16 % des non allocataires), de santé (30 % contre 19 %) et de garde d’enfants (24 % contre 19 %). Le niveau de français est également un frein dans certaines zones, comme dans le quartier des Sablons, au Mans.

L’accompagnement rénové expérimenté à Saint-Nazaire confirme ce constat : les travailleurs sociaux peinent à mobiliser les dispositifs de formation, même préparatoires, au regard des problématiques sociales rencontrées par les personnes.

Plusieurs initiatives ont été mises en place dans les départements pour lever ces freins. En Vendée, par exemple, une formation spécifique de 27 heures est proposée pour les bénéficiaires très éloignés de l'emploi. Cette action a pour objectif d’identifier les freins individuels (mobilité, compétences, situation administrative) avant de les orienter vers des parcours adaptés.

Pistes pour améliorer l’accès à la formation

Les Départements accompagnent les bénéficiaires du RSA dans leur parcours avec le soutien des membres du Réseau pour l’emploi. Plusieurs pistes ont été présentées par les représentants des 5 Départements de la région pour favoriser leur insertion sociale et professionnelle :

Adapter les formations

Les modalités pédagogiques doivent être ajustées pour répondre aux besoins des publics spécifiques, notamment les personnes en situation d’illettrisme ou allophones. Une adaptation des formations doit également être faite en fonction des réalités socio-économiques de chaque territoire, avec l’appui des comités locaux de formation.

Renforcer les liens entre les acteurs de l’insertion et de la formation

Pour renforcer les liens entre acteurs de l'insertion et organismes de formation, plusieurs initiatives sont proposées : des réunions d’acculturation comme en Maine-et-Loire pour permettre aux acteurs de l’insertion de mieux comprendre les dispositifs de formation, la création de postes de référents RSA dans les organismes de formation, et des événements collaboratifs tels que "Des clés pour réussir" en Mayenne, qui rassemblent l’ensemble des acteurs – partenaires, entreprises et organismes de formation – pour créer un véritable dialogue autour des besoins des bénéficiaires du RSA.

Assurer un suivi post-formation renforcé

Pour l’ensemble des acteurs, il est essentiel de maintenir un accompagnement au-delà de la formation afin d’éviter les ruptures de parcours. Selon l’étude du Cariforef, 30 % des bénéficiaires du RSA ayant commencé une formation en 2022 ne l’ont pas terminée (contre 19 % des non allocataires), en raison de problèmes de mobilité, de santé ou de garde d’enfants. Parmi ceux qui ont terminé la formation, 44 % étaient toujours sans emploi six mois après (contre 27 % des non allocataires), citant les mêmes obstacles. Ces chiffres soulignent l’importance de maintenir une dynamique d’accompagnement collective, avant, pendant et après la formation.

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Cariforef des Pays de la Loire, octobre 2024