Ruptures d’apprentissage : un phénomène stable, mais toujours à accompagner
En Pays de la Loire comme ailleurs, un quart des apprentis ne vont pas au bout de leur contrat. Si ce taux reste stable depuis plusieurs années, il invite à approfondir la compréhension des causes pour mieux accompagner les parcours.
Une progression parallèle des contrats et des ruptures
Le nombre de contrats d’apprentissage signés en Pays de la Loire poursuit sa hausse, avec plus de 50 000 contrats signés en 2022.
Cette dynamique s’accompagne d’une hausse proportionnelle des ruptures : 1 contrat d’apprentissage sur 4 est rompu avant son terme, parmi ceux signés en 2022 ou 2023. Pour autant, ce taux reste stable et les caractéristiques de rupture (types de contrat ou profils concernés) changent peu.
1 sur 4
contrat d’apprentissage rompu avant son terme
8 sur 10
ruptures au cours de la première année
6 sur 10
ruptures déclarées « d’un commun accord »
Des différences selon la durée, le diplôme ou le secteur
Comme les années précédentes, les contrats longs – d’une durée d’un an ou plus – sont plus fréquemment rompus. Et dans la grande majorité des cas, la rupture intervient au cours de la première année.
Le niveau de diplôme joue aussi un rôle : les formations de niveau licence ou supérieur présentent des taux de rupture plus faibles. Côté secteurs, certaines filières affichent des taux de rupture supérieurs à la moyenne : l’hôtellerie-restauration, le commerce, la production alimentaire, le nettoyage ou l’imprimerie. Cela peut s’expliquer par le type d’employeur et le contexte professionnel, avec les conditions d’emploi qu’ils impliquent (rythme soutenu, horaires décalés, saisonnalité, etc.).
Autre constante : les apprenties femmes sont plus nombreuses à rompre leur contrat que leurs homologues masculins. Un écart confirmé par les analyses de la Dares, à diplôme et secteurs équivalents, sans que les données disponibles ne permettent à ce jour d’en identifier clairement les causes.
Des causes encore mal identifiées
Si la part des ruptures sans motif déclaré diminue (de 4 sur 10 en 2019 à moins de 2 sur 10 en 2023), l’information reste partiellement documentée. Plus de 60 % des ruptures sont enregistrées “d’un commun accord”, sans précision sur les raisons réelles du désengagement.
Derrière cette mention générique se cachent des situations diverses : inadéquation entre la formation et l’entreprise, difficultés d’intégration ou réorientation vers un nouveau projet professionnel.
À écouter : notre podcast “Comprendre les ruptures d’apprentissage”
Comprendre finement ces motifs est essentiel pour prévenir les ruptures et sécuriser les parcours. C’est tout l’enjeu de l’étude menée par le Cariforef des Pays de la Loire en 2024, qui propose un éclairage qualitatif sur les mécanismes de rupture à partir d’entretiens avec des professionnels du champ de l’apprentissage et quelques apprentis.
Car une rupture n’est pas fatalement synonyme d’échec : accompagnée, elle peut devenir une étape constructive, qui permettra à l’apprenti de rebondir vers un environnement ou un métier plus adapté.