Travailler demain : quels futurs se dessinent
Évolution du rapport au travail, impact des nouvelles technologies, enjeux de la transition écologique, vieillissement de la population, rôle des plateformes dans l’économie… À partir de plus de 400 données prospectives, l’Apec a identifié 14 tendances, parfois contradictoires, qui dessinent le travail de demain.
Pour stimuler la réflexion et aider les acteurs de l’emploi à saisir les mutations en cours, l’Apec a imaginé une exposition immersive, qui met en scène quatre de ces tendances à travers des situations de vie fictives.
La quête de bien-être au travail
Première salle, première mise en scène : Aurélie est responsable des ressources humaines. Dans ses missions, elle doit intégrer une nouvelle législation sur le bien-être au travail. Ici, on imagine qu’en 2030, l’indicateur de bien-être au travail d’une entreprise détermine le cours de ses actions en bourse.
C’est bien la preuve que le rapport au travail évolue. Il n’est plus question de « réussir dans la vie », mais davantage de « réussir sa vie ». La notion de bien-être au travail, qui n’existait pas il y a 20 ans, fait aujourd’hui partie des attentes les plus fortes vis-à-vis des entreprises.
Travail hybride et temps choisi
Toujours en lien avec le changement du rapport au travail, la situation de Mathis, un jeune chef de projet travaillant depuis le Sénégal, illustre parfaitement la montée en puissance du télétravail et de la flexibilité des horaires. Dans son emploi du temps, les activités professionnelles se mêlent aux actions de bénévolat ou aux loisirs. Seules les plages de repos ont des horaires. Pour le reste, tout est flexible.
Une nouvelle organisation apparaît, celle du travail hybride et du temps choisi, qui témoigne de la quête d’un meilleur équilibre de vie professionnelle et personnelle. En 2025, le travail hybride serait la norme avec 2 à 3 jours de télétravail. Impossible de revenir en arrière. Désormais, chaque entreprise doit s’interroger sur son organisation du travail avec des collaborateurs à distance.
Travailler avec des collègues robots
Dans un monde pas si lointain, Elodie, une jeune aide-soignante en Ephad, supervise des robots qui l’assistent dans son travail quotidien. Elle en opère la maintenance et la programmation des tâches. On découvre à travers cette mise en scène que les robots ne se contentent plus de fabriquer des objets, ils jouent le rôle d’auxiliaires dans les métiers du soin. Et c’est déjà une réalité. À titre d’exemple, Paro, le robot bébé phoque venu du Japon, a fait son apparition dans certains établissements français pour rassurer et apaiser les personnes âgées, notamment les malades d’Alzheimer.
Un nouveau marché de la certification
Une autre salle nous immerge dans le bureau de Thierry, 57 ans, en pleine reconversion professionnelle. Il a préparé son changement de parcours avec un conseiller en évolution professionnelle qui n’est autre qu’une IA. Mais il se heurte au refus des employeurs qui exigent de plus en plus de certifications pour attester des compétences acquises. Une vraie course à la certification s’est mise en place pour conserver son employabilité.
Dans ce scénario, les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, et Microsoft), qui ont déjà commencé à développer leur propre offre de formations via Google Ateliers numériques ou Meta BluePrint, se sont emparés du marché de la formation professionnelle en 2030, y compris pour former aux métiers manuels.
Simple idée ou future réalité ?
Cariforef des Pays de la Loire, avril 2024