4 cas d’usage de l’IA en formation

À l’occasion de Nantes Digital Week, le Cnam Pays de la Loire et l’organisme de formation h3O ! ont fait un point d’étape sur l’intégration des IA génératives dans les parcours pédagogiques. Zoom sur quatre cas d’usage inspirants, où l’IA devient un levier au service du formateur et de l’apprenant.
L’adoption des IA génératives s’accélère, mais elle manque souvent de structure. C’est le constat dressé par le Cnam Pays de la Loire, qui a déjà formé plus de 1400 professionnels depuis juillet 2023, en grande majorité issus du secteur de la formation.
Au-delà des expérimentations individuelles, voici 4 exemples d’usage opérationnel développés en organisme de formation.
Cas d’usage n°1 – Créer un escape game pédagogique
Si le format de l’escape game n’est pas nouveau pour dynamiser l’apprentissage, les IA génératives permettent de le déployer plus facilement. Des outils comme Midjourney peuvent être utilisés pour générer un univers graphique complet et cohérent. ChatGPT peut aider à imaginer un scénario immersif adapté à n’importe quel sujet de formation.
L’IA est ici une aide à la création de contenus plus engageants et immersifs. Le principal avantage pour les équipes pédagogiques, c’est le gain de temps.
Cas d’usage n°2 – Corriger de l’anglais professionnel
Dans le cadre d’un apprentissage à distance, la responsable pédagogique de l’espace Langue du Cnam Pays de la Loire utilise l’IA pour offrir un retour immédiat aux apprenants. Leurs instructions consistent à rédiger un mail professionnel en anglais et à le déposer sur la plateforme LMS. Ce dépôt débloque automatiquement un modèle de prompt conçu par la formatrice, qu’ils soumettent ensuite à une IA générative comme Copilot, ChatGPT ou Mistral. L’IA surligne les erreurs, puis fournit des explications détaillées.
Le retour immédiat permet à l’apprenant d’identifier ses points forts et axes d’amélioration. Cette démarche est également l’occasion d’initier les apprenants à un usage raisonné et efficace de l’IA. Enfin, cela optimise le temps en présentiel, désormais consacré à l’approfondissement.
Anne Ewing, responsable pédagogique de l’espace Langue du Cnam Pays de la Loire
Cas d’usage n°3 – Utiliser un chatbot pour un exercice pédagogique
Pour une formation certifiante dans le domaine de la vente, l’organisme h3O ! a conçu un exercice de mise en situation innovant. Un chatbot, paramétré avec l’outil Poe, simule une cliente imprévisible sur un salon professionnel. Les apprenants, en groupe, doivent interagir avec le chatbot pour appliquer les étapes de la démarche commerciale vues en cours.
Les avantages de cette approche sont nombreux :
- Mise en place rapide : environ deux heures pour paramétrer le chatbot.
- Stimulation : le travail en groupe sur les réponses à apporter au chatbot stimule l’échange et la réflexion collective.
- Efficacité : l’exercice facilite l’acquisition et la consolidation des fondamentaux.
- Modularité : le scénario peut être adapté ou réutilisé pour d’autres sessions.
- Innovation : une telle approche valorise l’image de l’organisme de formation en montrant sa capacité à innover.
Le rôle du formateur reste ici fondamental. Il pilote l’activité et anime le débriefing à la fin de la séquence, un moment clé où la médiation pédagogique reprend tout son sens pour ancrer les apprentissages.
Cas d’usage n°4 – Optimiser l’organisation des apprenants
L’IA peut servir de support à l’organisation personnelle des apprenants, un enjeu particulièrement important pour les adultes en reconversion. Ainsi, l’organisme h3O ! intègre dans ses parcours le module « Apprendre à apprendre », dans lequel les apprenants peuvent renseigner leurs contraintes personnelles (agenda professionnel, garde d’enfants, etc.). L’IA leur propose alors des modes d’organisation adaptés et permet de rassurer les apprenants sur leur capacité à suivre le parcours de formation.
Zoom sur un outil : NotebookLM
NotebookLM, développé par Google, est particulièrement intéressant pour les formateurs et enseignants. Contrairement à d’autres solutions, il s’appuie uniquement sur les documents fournis (PDF, Google Docs, articles…), ce qui réduit fortement les risques d’erreurs (hallucinations).
À partir des sources données, il peut générer des cartes mentales, des quiz, des fiches d’apprentissage ou encore des résumés audio et vidéo. Il est aussi possible de comparer différentes approches d’un même sujet en chargeant plusieurs documents, ou de donner aux apprenants un accès direct pour explorer les ressources en autonomie.
- Pour aller plus loin, consultez le tutoriel d’utilisation conçu par le Cnam.
En conclusion, l’IA générative s’installe peu à peu dans les pratiques de formation professionnelle. Les expérimentations présentées démontrent son potentiel pour innover et diversifier les modalités pédagogiques, sous le contrôle du formateur.
L’IA générative, comme les autres outils digitaux, doit être considérée comme un outil au service de la pédagogie et en aucun cas comme un outil magique. […] La pédagogie n’est pas dans les mains de l’outil, mais dans les mains du pédagogue et de l’apprenant qui, formés à l’outil, vont pouvoir en penser les usages.
François Calvez, directeur du pôle innovation du Cnam Pays de la Loire
En savoir plus
- Veille – Retrouvez notre veille sur l’IA et la formation
- Innovation – Consultez le site Living Lab Sofa du Cnam
- Ressources – Découvrez 3 livres sur l’IA en formation