« Sans formation continue, pas de transition écologique »
Ce constat, issu du rapport Former les actifs à la transition écologique publié récemment par The Shift Project, souligne l’importance de la formation face aux mutations à venir. Un diagnostic partagé et enrichi par les préconisations du Ceser Pays de la Loire et du Medef. Tous appellent à une transformation en profondeur de l’offre de formation pour relever le défi.
L’évolution et l’adaptation des compétences en lien avec la transition écologique est au cœur des débats. Trois études récentes — celle du think tank The Shift Project, les préconisations du Ceser Pays de la Loire à la suite de la première COP régionale, et les propositions du Medef — s’en font l’écho.
Tous convergent vers un impératif : transformer l’offre de formation et territorialiser l’effort pour réussir la transition écologique.
L’enjeu majeur de la formation continue
La transformation des activités ne pourra se faire sans une évolution profonde des compétences. Tous les métiers sont concernés, à tous les niveaux de qualification et dans tous les secteurs.
The Shift Project rappelle que la formation continue est essentielle pour professionnaliser les 30 millions d’actifs français. Plus réactive que la formation initiale, elle répond aux besoins urgents en compétences et facilite les reconversions. Les organismes de formation ont donc un rôle structurant à jouer dans cette transition.
Transformer l’offre de formation
De nombreuses initiatives à l’échelle des filières, des régions ou des organismes de formation montrent que la formation peut être un levier au service de la transition. Toutefois, comme le souligne l’étude du Shift Project, il manque encore une impulsion systémique forte. Aujourd’hui, les formations restent trop souvent cantonnées à des formats courts de sensibilisation (80 % durent moins d’une demi-journée), alors que des parcours professionnalisants et concrets sont indispensables.
The Shift Project appelle à intégrer la transition écologique dans toutes les formations et à tous les niveaux de qualification. Cela peut se traduire, par exemple, par des modules sur l’efficacité énergétique pour les chauffagistes, ou l’introduction de nouveaux indicateurs de performance carbone dans les cursus de management.
Dans ses propositions, le Medef confirme ce besoin de refonte. Selon le mouvement patronal, la transition écologique ne créera que peu de nouveaux métiers : « elle se traduira surtout par une évolution et une adaptation des métiers existants ».
Cartographier les besoins en compétences
Pour planifier efficacement cette transformation, The Shift Project préconise la mise en place d’un pilotage territorial du volet emploi-compétences de la transition écologique. « La COP régionale, du fait de sa mission, paraît particulièrement pertinente », indique le rapport.
Le Medef partage cette vision : « les besoins en emploi et en formation doivent être étudiés à la maille régionale et territoriale »pour répondre concrètement aux besoins des entreprises locales. Il plaide pour le développement d’une offre de formation certifiante et l’évolution de la carte des formations professionnelles, afin de permettre à chacun de se former localement aux métiers porteurs de la transition écologique.
Le Ceser va dans le même sens. Il préconise de réaliser une cartographie fine des besoins en compétences, suivie du déploiement d’un plan régional de formation ambitieux. Une telle anticipation permettra d’étaler les actions de formation dans le temps, de les rendre plus accessibles et de mieux accompagner leur déploiement à l’échelle des territoires.
Orienter et encourager les reconversions
L’accompagnement des reconversions professionnelles est un autre levier pour limiter les pertes d’emplois dans les secteurs en déclin et répondre aux tensions de recrutement dans les métiers dits « verts ». Le rapport du Shift Project insiste sur l’importance d’orienter activement les actifs vers les emplois et formations en lien avec la transition écologique.
Le Ceser recommande également un soutien renforcé aux reconversions et le développement de l’apprentissage dans les filières vertes. Il s’agit de rendre ces parcours attractifs et d’en faciliter l’accès grâce à des financements ciblés. Un exemple concret est l’abondement CPF Transition écologique mis en place par la Région Pays de la Loire. Ce dispositif, accessible courant avril, vise à accompagner les demandeurs d’emploi qui s’engagent dans un parcours de formation pour acquérir les compétences nécessaires à la mise en œuvre de la transition écologique.