17/03/2025

Les Cités de l’emploi lèvent les freins dans les QPV

Lancées en 2020, les Cités de l’emploi accompagnent les habitants des quartiers prioritaires en levant les freins qui bloquent leur accès à l’emploi. À Angers, des actions concrètes et innovantes, comme des places en crèche à vocation d’insertion professionnelle, ont déjà permis de nombreux retours à l’emploi.

Le programme des Cités de l’emploi permet de fédérer tous les acteurs de l’emploi, de l’insertion et de la cohésion sociale pour renforcer l’accès à l’emploi des résidents des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). Les Pays de la Loire comptent trois Cités de l’emploi : à Nantes, Le Mans et Angers. Chacune a son fonctionnement propre, adapté aux réalités locales.

Une approche territoriale sur-mesure

« À l’échelle angevine, le choix a été de travailler sur trois quartiers prioritaires (Belle-Beille, La Roseraie et le Grand-Bellevue à Trélazé) et de se concentrer sur quatre grands freins à l’emploi identifiés par les partenaires sur le terrain : la mobilité, la garde d’enfant, la maîtrise du français et le lien à l’entreprise » , explique Bertrand Mertens, Responsable du service Actions de proximité et Insertion pour Angers Loire développement (Aldev).

Pour cela, la Cité de l’emploi d’Angers est co-pilotée par la préfecture et Aldev, avec le soutien de nombreux partenaires, réunis au sein de trois instances :

  • Un comité technique, qui rassemble les co-animateurs, la Deets, la Région, le Département, la Ville de Trélazé, France Travail et la Mission locale pour définir les orientations et programmer les actions.
  • Un comité de suivi à destination des professionnels qui sont sur le territoire (conseillers emploi, associations…) pour leur permettre de mieux travailler ensemble et de faire remonter les besoins.
  • Un comité stratégique, copiloté par le préfet et le président d’Angers Loire Métropole, qui associe des acteurs extérieurs à l’emploi, comme la CAF, pour garantir une approche globale.

Des actions ciblées pour lever les freins à l’emploi

Chaque année, la Cité de l’emploi d’Angers accompagne une cohorte de 90 demandeurs d’emploi, adressés par ses partenaires. Tous présentent des freins à l’emploi, que ce soit de mobilité, de garde d’enfants, de maîtrise du français ou de rapport à l’entreprise. La plus-value de la Cité de l’emploi est de mobiliser un collectif d’acteurs locaux pour développer des actions innovantes et lever ces freins, quand les dispositifs existants ne suffisent pas.

Parmi les actions innovantes mises en place à Angers :

Des places en crèche à vocation d’insertion professionnelle (Avip)  

Les places en crèche à vocation d’insertion professionnelle (Avip) sont réservées en priorité aux familles monoparentales engagées dans un projet de retour à l’emploi ou de formation. Après une expérimentation réussie à Trélazé, huit places ont été ouvertes sur le territoire. « En 2024, 15 familles ont bénéficié de ces places, permettant 14 retours à l’emploi » , souligne Delphine Le Ridou, chargée de mission à la Cité de l’emploi.  

Face à ce succès, l’initiative a été intégrée au programme Par’Emploi, porté par la Cité de l’emploi avec l’aide du CIDFF, qui accompagne une centaine de familles par an en leur trouvant des solutions de garde adaptées. En 2024, 56 modes d’accueil ont été identifiés, permettant 54 retours à l’emploi.

« Solidair’Mam » : encourager l’entreprenariat

Autre action innovante, Solidair’Mam a permis d’accompagner en 2024 une douzaine de femmes qui souhaitaient devenir assistantes maternelles et, pour certaines, créer une Maison d’assistantes maternelles (MAM). Portée par le Relais pour l’emploi (RPE), elle a permis à quatre bénéficiaires du RSA de confirmer leur projet et d’entamer la création de leur structure.

Une gouvernance autonome et une grande agilité financière

« L’agilité financière constitue un véritable atout du programme » , témoigne Bertrand Mertens. L’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) alloue 50 000 € par an pour financer les actions et un montant équivalent pour les besoins RH. Grâce à cette enveloppe, cumulable d’une année sur l’autre, il est possible de développer de nouvelles solutions pour les habitants.

Le programme bénéficie également d’un effet levier pour mobiliser des financements complémentaires, comme les fonds européens pour le projet Par’Emploi. Par ailleurs, face à leurs résultats convaincants, les actions trouvent de nouveaux relais : les places en crèche s’élargissent au secteur privé avec des réservations dans des structures comme celles du groupe Vyv et de l’association Khera, et la solution Par’Emploi a été déployée plus largement par le Département dans d’autres territoires.

Le principal enseignement de ces dernières années, c’est qu’il existe une problématique spécifique aux QPV. Les solutions mises en place répondent à de vrais besoins

Arnaud Detton, chargé de développement de l’emploi et des territoires pour la Ddets 49

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