05/10/2024

Jeunes des Pays de la Loire : portrait du Ceser

Le 1er février, le Conseil économique social et environnemental (Ceser) des Pays de la Loire organise une matinée d’échanges pour poursuivre la réflexion autour de sa contribution intitulée « JeunesseS : pouvoir de dire, pouvoir d’agir ». Le Ceser y analyse notamment la réalité de la jeunesse aujourd’hui dans la région : ses difficultés, ses réussites, ses attentes.

Jeunes des PaysdelaLoire

Pour son rapport, le Ceser fait le choix de se focaliser sur les 15-24 ans. Cette période est en effet « à la fois pivot central et référence Insee la plus en lien avec les politiques régionales« .

Pluralité de la jeunesse : multiplicité des classifications

Outre la distinction entre « jeunesse urbaine » et « jeunesse rurale« , plusieurs classifications se superposent, démontrant la forte hétérogénéité   des jeunesses. La classification sociopolitique identifie différents profils : les démocrates protestataires, les révoltés, les désengagés et enfin, les intégrés transgressifs. Quant à la classification statutaire, elle différencie les jeunes autonomes, les travailleurs précaires, les chômeurs peu diplômés et les étudiants.

À ceux-là il faut ajouter « les jeunes invisibles » ou Neets : ni en emploi, ni en études, ni en formation, ni demandeurs d’emploi. Difficilement comptabilisés, ils sont également difficilement pris en charge par les structures. Ils représentent 10,8 % des jeunes de 15 à 29 ans dans les Pays de la Loire.

Éducation et orientation

Système éducatif inégalitaire

Les jeunes pâtissent d’un système éducatif où les inégalités se reproduisent et où la « tyrannie du diplôme initial » laisse peu de place à une deuxième chance. Comme leurs familles, les jeunes attendent majoritairement d’être partie prenante dans la réflexion éducative.

Difficile appréhension des métiers et orientation anxiogène

Selon le Ceser, « le besoin mais aussi la difficulté de connaître la réalité des métiers est patente chez les jeunes, surtout pour les jeunes en difficulté« . En cause notamment, le difficile accès aux stages, un cursus scolaire qui n’intègre pas assez l’orientation et des passerelles compliquées entre enseignement général et enseignement professionnel.

En matière d’orientation, l’échéance de Parcoursup produit, selon le Ceser « un effet anxiogène voire de défiance inquiétant envers l’institution scolaire« . En outre, les inégalités hommes-femmes perdurent dans les choix d’orientation et dans les parcours d’insertion.

Entrée vers l’âge adulte

Citoyenneté refusée mais nouvelles formes d’engagement

Exhortés à s’autonomiser, les jeunes de 18 à 25 ans « ont les devoirs de la majorité civile mais ne sont pas dans le droit commun« . « Ils constituent un angle mort de l’Etat-providence » : un peu plus de la moitié des personnes pauvres a moins de 30 ans.

Par ailleurs, le sentiment d’un manque de représentation et de reconnaissance dans ce qui est proposé explique la participation démocratique limitée des jeunes. Pour autant, ils s’engagent. Et cet engagement prend de nouvelles formes.

Jeunes ruraux, jeunes urbains

Le lieu de vie influe sur la situation des jeunes, tant du point de vue du niveau d’études, que de la mobilité, du logement ou de l’accès à l’emploi.

Accès difficile au logement

Globalement, la forte tension sur le logement dans la région ainsi que la pénurie de logements étudiants rendent plus difficile l’autonomisation des jeunes sur cet aspect.

Attentes différentes face au travail

Loin de se désengager, au travail, les jeunes ont soif d’autonomie, de sens. Ils s’intéressent à l’instant présent et moins au futur. Ils font face à une situation chaotique sur le marché du travail (chômage élevé, trajectoires fragilisées…). De fait, si le CDI reste le graal, « l’emploi durable n’est pas forcément recherché en priorité« , sauf pour les moins qualifiés d’entre eux qui subissent une double peine (contrats précaires subis et durables).

Autres sujets prégnants

Santé mentale dégradée

Avec la crise sanitaire, la santé mentale des jeunes s’est dégradée. Pourtant, si 15 à 20 % des jeunes sollicitent les structures, une majorité s’adapte et invente de nouveaux modèles.

Questionnement de genres et conscience des inégalités

La remise en question du genre par les jeunes s’accompagne d’une conscience plus aigüe des inégalités liées à ce sujet. Malgré tout, parallèlement, les stéréotypes et les discriminations perdurent chez une partie de cette population.

Au regard de ces constats, le Ceser émet plusieurs préconisations pour répondre aux enjeux des jeunes : changer le regard sur les jeunesses, leur donner un réel pouvoir d’agir, les accompagner dans leur parcours de vie, leur donner des perspectives d’avenir, prendre soin d’eux et intégrer leurs spécificités.

Parallèlement, il propose des pistes d’action pour mieux organiser les politiques jeunesses sur le territoire.

Aller plus loin

Cariforef des Pays de la Loire, janvier 2023

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