Lors d’une réunion récente organisée par la Région, les acteurs du Réseau pour l’emploi ont fait le point sur la situation des jeunes demandeurs d’emploi ligériens : leurs caractéristiques, leurs parcours de formation professionnelle, leurs principales difficultés et leurs perspectives d’emploi.
Dans le cadre de la loi pour le plein emploi, le groupe technique régional Formation du Comité régional pour l’emploi se réunit mensuellement. Il rassemble des représentants de l’État, de la Région, de France Travail, des cinq Départements, de l’Association régionale des Missions locales (ARML), de Cheops Pays de la Loire – le réseau des Cap emploi, et le Cariforef.
Depuis juillet, chaque réunion explore l’accès à la formation d’un public spécifique de demandeurs d'emploi. Lors de la dernière session, le focus a été mis sur les jeunes en recherche d’emploi.
En Pays de la Loire, la part des jeunes dans la demande d'emploi est plus élevée que la moyenne nationale. Ils représentent 18 % des demandeurs d’emploi en catégorie A, contre 16 % en France métropolitaine. La demande d’emploi chez les jeunes de moins de 26 ans a augmenté de 6,7 % sur un an ; une progression plus rapide que celle observée pour l’ensemble des demandeurs d’emploi (5,3 %).
Le profil de ces jeunes ne présente pas de caractéristiques marquantes : la répartition entre hommes et femmes est équilibrée, leur niveau de formation est similaire à la moyenne générale et, comme attendu, ils sont encore peu présents dans les publics dits "éloignés de l’emploi", sauf dans les quartiers prioritaires.
Les jeunes sont accompagnés par deux opérateurs : France Travail et les Missions locales. France Travail soutient plus particulièrement les jeunes à partir de 18 ans dans leur parcours professionnel et propose différentes modalités d’accompagnement, dont des accompagnements intensifs pour plus de 11 500 jeunes par an (Contrat d’engagement jeune et Accompagnement individualisé jeune).
Les Missions locales jouent un rôle fondamental dans l’accès à l’autonomie et l’insertion professionnelle des jeunes en recherche d’emploi, dès 16 ans, en les aidant à définir leur projet professionnel, à choisir une orientation adaptée, à accéder à la formation et à l’emploi direct, mais également en travaillant à la levée des freins périphériques (logement, mobilité, santé, etc.) à travers un accompagnement global. Elles proposent également un accompagnement intensif (Contrat d’engagement jeunes) et un Parcours contractualisé d’accompagnement. En Pays de la Loire, les 21 Missions locales, réparties sur l’ensemble de la région avec un fort maillage territorial, accompagnent plus de 43 000 jeunes par an, soit environ 10 % des jeunes de 16 à 25 ans.
Les jeunes demandeurs d’emploi représentent 27 % des entrées en formation dans les Pays de la Loire, ce qui est largement supérieur à leur poids dans la demande d’emploi (18 %). Parmi eux, la moitié bénéficient de formations financées par la Région, soit 10 points de plus que les autres publics. Cette orientation vers le Programme régional de formation continue est facilitée par le travail des Missions locales, qui accompagnent 60 % des jeunes bénéficiaires.
Depuis le lancement du plan 1 Jeune 1 Solution et la mise en œuvre du Contrat d'engagement jeune (CEJ), l’Association régionale des Missions locales (ARML) observe une forte mobilisation des dispositifs de formation. En date du 1er octobre 2024, le nombre de jeunes en formation financée par la Région a augmenté de 15 % par rapport à l'année précédente. Des critères d'éligibilité assouplis – âge d'entrée abaissé, fin du délai de carence de six mois après la sortie de formation initiale – ont simplifié l’accès à ces formations.
Si les jeunes sont plus nombreux dans les formations préparatoires, en raison de leur manque d’expérience professionnelle, ils sont également plus présents que les autres publics dans les dispositifs d’adaptation à l’emploi (POEI) qui les préparent à des postes ciblés.
Selon l’étude du Cariforef menée auprès des stagiaires entrés en 2022 sur un dispositif de formation de la Région ou de France Travail, les jeunes expriment un niveau de satisfaction comparable aux autres publics en formation. Ils soulignent une meilleure compréhension des réalités des métiers, la mise en place d’un rythme de vie régulier, ainsi que la création de contacts professionnels. Cependant, ils sont plus nombreux à interrompre leur formation, souvent par manque de motivation ou pour répondre à une opportunité d'emploi.
Les résultats des dispositifs de formation sont encourageants pour l’insertion professionnelle des jeunes : le taux d’accès à l’emploi dans les six mois suivant la fin de formation progresse et reste le meilleur taux régional, même s’il est légèrement inférieur à celui de l’ensemble des demandeurs d’emploi.
Les jeunes retrouvent majoritairement des emplois stables : selon France Travail, 40 % des jeunes sont embauchés en CDI ou en CDD de longue durée, contre 34 % pour les autres publics. Les trois métiers les plus recherchés par les jeunes sont le magasinage, la mise en rayon et la vente en habillement. Ce même secteur du commerce et de la vente fait partie des secteurs privilégiés pour les périodes d’immersion proposées dans le parcours d’accompagnement des Missions locales.
Les jeunes rencontrent néanmoins des difficultés spécifiques, en particulier en matière de mobilité. Dans l’enquête menée par le Cariforef, la moitié des jeunes stagiaires l’expliquent parce qu’ils n’ont pas le permis de conduire ; un tiers pointent le manque de véhicule personnel. Ces difficultés limitent leur accès aux offres d’emploi géographiquement éloignées et freinent leur insertion professionnelle.
Pour améliorer l’insertion des jeunes sur le marché du travail, plusieurs pistes sont envisagées par les acteurs, dont le renforcement des liens entre les Missions locales et les organismes de formation pour sécuriser les parcours des jeunes, lever les freins et réduire les abandons de formation.
Cariforef des Pays de la Loire, novembre 2024