Transition écologique : quels impacts sur les métiers et compétences ?



Quels sont les métiers réellement en lien avec la transition écologique dans les territoires ? Quels besoins en compétences nécessitent-ils ? Et quels besoins en formation ? C’est à ces trois questions qu’une étude menée par le Réseau des Carif-Oref pour le compte du haut-commissariat aux compétences apporte des éléments de réponse. Si les connaissances s’enrichissent, peu de nouveaux métiers semblent émerger.

 

Observation sur le terrain

Industrie, agriculture, construction : la décarbonation est devenue une priorité dans de nombreux domaines. Toutefois, elle ne semble pas affecter tous les métiers et tous les territoires de la même façon.

"Partant de cette hypothèse, nous sommes allés à la rencontre des acteurs économiques en régions pour mieux comprendre en quoi la transition écologique transforme réellement leur activité, dans une démarche qualitative et non quantitative", explique David Chen, chargé d’études pour le Réseau des Carif-Oref (RCO).

Au total, trois territoires se sont portés volontaires pour cette étude : les régions Centre-Val de Loire, Pays de la Loire et Normandie.

"Compte tenu de la durée restreinte de l’étude (11 à 12 mois), nous avons choisi de porter un regard particulier sur les secteurs prioritaires du Plan de relance et les activités spécifiques aux régions." Ainsi, en Pays de la Loire, les secteurs suivants ont été étudiés :

Pour chaque secteur sélectionné, les Opérateurs de compétences (Opco), les branches professionnelles, les pôles de compétitivité représentés sur le territoire ainsi qu’un échantillon d’entreprises ont été interrogés. 

 

Une évolution à la marge

"Les premiers résultats montrent que la transition écologique implique davantage un besoin de connaissances supplémentaires qu’un changement radical de compétences", explique David Chen. "On constate que les évolutions majeures sont impulsées par 3 facteurs : la réglementation, les innovations technologiques et le changement des habitudes de consommation."
 
Trois catégories ont été retenues pour classer les évolutions observées (ou non) au cours de cette expérimentation :

  • Pas d’évolution des métiers

Pour cette catégorie de métiers, la transition écologique n’induit pas de changements au niveau des compétences, mais les métiers peuvent être susceptibles d’évoluer au niveau de leurs connaissances (ex : sensibilisation aux enjeux écologiques, à l’empreinte carbone…). C’est le cas du développeur informatique, dont le métier s’enrichit de connaissances en lien avec le numérique responsable.

  • Évolution de métiers existants

Il s’agit ici des métiers dont certaines (ou toutes) les compétences évoluent avec la transition écologique. C’est le cas, notamment, des ouvriers en production maraîchère qui doivent se former aux méthodes alternatives de désherbage.

  • Création de nouveaux métiers

Cette catégorie regroupe les nouveaux métiers qui ont émergé avec la transition écologique : par exemple, le maçon terre crue qui maîtrise les techniques de la construction en terre crue. À ce jour, peu de créations sont recensées.

 

Un futur répertoire de compétences

Remis à la fin de l’année 2022 au haut-commissariat aux compétences, les résultats de cette expérimentation contribueront in fine à construire un répertoire de compétences en lien avec la transition écologique et à identifier les besoins en formation sur les territoires.

L’objectif : permettre à chacun, notamment aux organismes de formation, de se positionner dans ce nouvel écosystème et de proposer une offre de formation qui répond aux besoins de la transition écologique.

 

En savoir plus

Regarder le replay du webinaire "Emplois et compétences de la transition écologique : un enjeu territorial ?"

 

 

Cariforef des Pays de la Loire, janvier 2023