Illettrisme en entreprise : les acteurs s’engagent dans une dynamique collective



Le 26 juin, sous l’impulsion du préfet des Pays de la Loire, entreprises, opérateurs de compétences, organismes de formation et partenaires étaient invités à échanger avec l’Association nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI) autour des enjeux de la maîtrise des compétences de base en entreprise et à lancer une action collective contre l’illettrisme dans le monde du travail.

6 % des salariés ligériens en situation d'illettrisme

En Pays de la Loire, 81 335 personnes en situation d'illettrisme sont en emploi. Autant de personnes qui ont été scolarisées mais qui n’ont pas acquis ou qui ne maîtrisent plus la lecture, l’écriture, le calcul et les compétences de base. Tous les secteurs d’activité sont concernés, à des degrés divers. Dans les domaines les plus exposés, comme l'industrie agroalimentaire, jusqu'à 10 % des effectifs seraient en situation d'illettrisme.

"L’illettrisme en entreprise estun sujet délicat parce que difficile à appréhender", a déclaré en introduction le préfet de la région Pays de la Loire, Fabrice Rigoulet-Roze.

Le problème n'est souvent révélé qu'au moment d'une réorganisation ou d'un changement de procédures. La société Tipiak Traiteur Pâtissier, à Saint-Herblain, l’a expérimenté en 2013 alors qu’elle s’apprêtait à mettre en place un outil de gestion de la production. "Nous avons ressenti beaucoup de craintes de la part des équipes. Pour y répondre, nous avons proposé un test de positionnement à l’ensemble de nos salariés, qui a révélé des situations d'illettrisme chez une vingtaine de personnes", témoigne Carine Thibaudeau, responsable RH.

 

Un enjeu économique et social

"La lutte contre l’illettrisme est un enjeu de cohésion sociale et territoriale, mais aussi un enjeu de performance pour les entreprises", a souligné le préfet de la région Pays de la Loire.

Un enjeu de performance économique d’abord car, selon les estimations de Pascal Moulette, enseignant-chercheur à l'université Lyon 2, les coûts de l’illettrisme représenteraient "entre 2 et 6 % de la masse salariale de l'entreprise". Mais pas seulement : faire en sorte que tous les salariés maîtrisent les compétences de base, c’est aussi renforcer la sécurité, améliorer la satisfaction des clients, développer les compétences des salariés et leur permettre d’évoluer dans leur carrière.

 

Pour aider les entreprises à prendre en main cette situation, plusieurs solutions existent :

  • Un outil de diagnostic, Ev@Gill, conçu par l’ANLCI pour évaluer les risques liés à l’illettrisme et leurs conséquences économiques et sociales au sein de chaque structure.
  • La boîte à outils "Les Incontournables" qui présente toutes les étapes pour accompagner au mieux les salariés en situation d’illettrisme et d’illectronisme vers la formation.
  • Le soutien de l’Opco référent ou de la chargée de mission régionale de l’ANLCI.

 

Zéro salarié en situation d’illettrisme d’ici 2 ans

"Le sujet de l'illettrisme nous interpelle tous et nous oblige à travailler collectivement pour y remédier. Il faut se fixer des objectifs ambitieux. À nous, acteurs publics, entreprises et partenaires, de nous donner les moyens d’agir à l’échelle du territoire pour atteindre zéro salarié en situation d'illettrisme d’ici 2 ans en Pays de la Loire. À nous de partager cette ambition forte, de donner un signe pour lever les tabous", a annoncé le préfet de la région Pays de la Loire.

 

Cette première réunion initie cette dynamique collective. Un prochain rendez-vous est fixé le 11 septembre, lors des Journées nationales d’action contre l’illettrisme (JNAI), pour que les acteurs engagés signent ensemble la feuille de route vers cet objectif.

Pour toute question, contactez Armelle Delample, chargée de mission régionale de l’ANLCI.

 

Pour aller plus loin

Inscrivez-vous à notre webinaire "Comment identifier, repérer et orienter une situation d’illettrisme ?" le 5 décembre

 

Cariforef des Pays de la Loire, juillet 2023