Jeudi 4 mai, une matinée d’échanges sur l’état du décrochage scolaire en Pays de la Loire était organisée à l’initiative du Rectorat d'académie et de la Région. Un moment de réflexion essentiel sur les enjeux sous-jacents et les pistes de collaboration à poursuivre pour un meilleur repérage et un meilleur suivi des jeunes.
La lutte contre le décrochage scolaire est au centre des priorités nationales depuis plusieurs années. Après l’obligation de formation prolongée de 16 à 18 ans à la rentrée 2020, elle revient aujourd’hui au cœur du débat public en tant qu’objectif numéro 1 de la réforme du lycée professionnel présentée par Emmanuel Macron le 4 mai, à Saintes.
On nomme sous le terme de "décrocheurs" les jeunes de plus de 16 ans qui quittent le système de formation initiale sans avoir obtenu de diplôme. Ces jeunes en situation de décrochage se distinguent des Neet (ni en emploi, ni en études, ni en formation) car ils sont susceptibles d’occuper un emploi, malgré l’absence de qualification. C’est le cas de 31,5 % d’entre eux.
Le décrochage scolaire est un phénomène complexe, qui peut être lié à de multiples facteurs et se traduit par un échec qui dure dans le temps. Si ses causes sont plurielles, ses conséquences le sont tout autant. Le décrochage scolaire soulève à la fois :
Une nouvelle étude de l’Insee des Pays de la Loire, financée par le Rectorat et la Région, est parue en mars 2023. À partir des données du recensement de 2019, elle dresse un état des lieux du décrochage scolaire en Pays de la Loire :
L’étude va plus loin en analysant l’environnement familial, qui semble agir sur le risque de décrochage. Il en ressort que les jeunes qui vivent en famille monoparentale sont plus exposés que les jeunes vivant avec leurs deux parents. Parmi les autres facteurs cités, l’absence de diplôme des parents (notamment de la mère) ou encore la suroccupation du logement jouent un rôle déterminant dans le parcours du jeune.
Les Centres d’information et d’orientation (CIO), les Missions de lutte contre le décrochage scolaire (MLDS), les Missions locales, la Région, tous les acteurs concernés travaillent ensemble pour mettre en commun leurs solutions et assurer un suivi de qualité pour chaque jeune.
Sur la Communauté d'agglomération de la région nazairienne et de l'estuaire, le CIO et la Maison des adolescents (MDA) travaillent en étroite collaboration depuis plusieurs années : "Nous sommes informés de ce qui se passe à la Plateforme de suivi d'appui aux décrocheurs (PSAD). Ce lien nous permet de reconstruire le parcours du jeune au plus juste pour mieux l’accompagner", indique Julien Coué, directeur de la MDA de Loire-Atlantique.
Dans le Choletais, le partenariat entre le CIO et la Maison départementale des solidarités (MDS) permet également d’affiner le repérage. Pour la responsable prévention de la MDS, c’est aussi l’occasion "d’aller vers" et de refaire du lien avec les familles.
En Vendée, Chystelle Beseme, la coordinatrice à la Mission de lutte contre le décrochage scolaire du lycée François-Rabelais, travaille main dans la main avec la Mission locale. "C’est un partenariat historique, facilité par la mise en place des PSAD, qui garantit un maillage plus fin, davantage de mobilité et de réactivité des acteurs", explique-t-elle.
Autant d’exemples inspirants pour un travail conjoint au service de la persévérance scolaire.
12:10 – Présentation de l’étude Insee Un décrochage scolaire régional très localisé
51:03 - Intervention de Thierry BERTHET, directeur de recherche au CNRS
1:52:27 - Table-ronde "Illustration de partenariats"
Cariforef des Pays de la Loire, mai 2023