4e édition du baromètre de la formation et de l'emploi



Lundi 27 mars, Centre Inffo a présenté les résultats de la 4e édition de son baromètre de la formation et de l’emploi, réalisé en partenariat avec l’institut CSA. Décryptage et analyse des principaux enseignements de cette étude axée sur le thème des transitions.

 

Comment les actifs perçoivent-ils les transitions qui impactent les métiers et les compétences ? En début d’année, plus de 1 600 actifs français, représentant l’ensemble de la population active selon différents critères (âge, sexe, catégorie socio-professionnelle…), ont été interrogés pour partager leur vision sur leur carrière et sur la formation professionnelle.

 

Les actifs anticipent les transitions à venir

Si les actifs restent majoritairement confiants dans leur avenir professionnel (67 %), ce sentiment est au plus bas depuis 2020. "L’opinion des actifs intègre de plus en plus que l’on vit dans un univers professionnel fait de ruptures, qu’une carrière n’est pas un long fleuve tranquille", explique Julie Gaillot, directrice du pôle Society de l’institut CSA. L’évolution rapide du marché du travail, en lien avec les transitions écologique, numérique et énergétique qui traversent notre société, explique cette baisse d’optimisme.

 

Dans ce contexte en mutation, 41 % des actifs ont l’impression que leur métier évolue vite. Résultat : il faut adapter ses compétences, accroître son bagage professionnel (c’est une nécessité pour 69 % des personnes interrogées – un chiffre qui monte à 80 % chez les plus jeunes). "Il y a une grande lucidité des actifs sur le besoin de s’adapter à la transformation des emplois et de s’emparer des leviers de la formation", indique Bruno Lucas, délégué général à l’emploi et à la formation professionnelle.

 

La formation professionnelle comme protection

C’est la bonne nouvelle à retenir : les Français sont réceptifs à l’idée de se former pour faire face aux mutations du monde du travail.

49 % des actifs indiquent vouloir suivre une formation dans les 12 prochains mois (pour ceux qui ne l’envisagent pas, le manque de temps arrive en tête des raisons évoquées). "Un résultat exigeant pour les organismes de formation qui doivent proposer une offre adaptée et attractive, développer les formations multimodales, afin de répondre aux besoins d’un public de plus en plus nombreux" souligne Pascale Romenteau, directrice de Centre Inffo.

 

Des actifs engagés dans leur parcours de formation

Parmi les enseignements de ce baromètre, 77 % des actifs considèrent que c’est à eux d’être acteurs de leur propre parcours de formation. Une tendance qui se traduit dans les faits, avec des initiatives personnelles en hausse cette année : 76 % des actifs font eux-mêmes des recherches de formation et les envoient à leur employeur, 75 % contactent directement un organisme de formation, 72 % co-construisent leur parcours avec leur entreprise.

 

Des actifs de mieux en mieux informés

Autre grand enseignement : le niveau d’information continue de progresser avec 51 % des actifs qui se sentent bien informés sur la formation professionnelle continue (+ 8 % depuis 2020). Pour la première fois, le total des personnes bien informées est supérieur à celui des personnes mal informées. Un résultat qui n’est pas dû au hasard : l’ensemble de l'écosystème s’est mobilisé pour.

Plusieurs clivages s’observent néanmoins : entre les plus jeunes qui se sentent bien informés à l’inverse des seniors qui ont davantage le sentiment d’être perdus, et entre les catégories professionnelles (59 % des cadres se sentent bien renseignés vs 47 % des ouvriers). Les plus menacés semblent les moins bien informés.

 

Les dispositifs les plus connus

Si la notoriété du Compte personnel de formation (CPF) continue sa progression, d’autres dispositifs sont très familiers. C’est le cas de l’apprentissage, du bilan de compétences et de la Validation des acquis de l'expérience (VAE). De fait, les résultats du baromètre indiquent que la VAE "nouvelle génération", née en janvier 2023, suscite de l’intérêt pour près de 6 actifs sur 10. L’ambition du Gouvernement de rendre l’accès plus facile à cette autre voie de certification trouve de l’écho parmi les actifs.

En bas de tableau, les dispositifs Pro-A (reconversion ou promotion par l'alternance) et Cléa (Certificat de connaissances et de compétences professionnelles) restent encore peu connus du grand public.

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Cariforef des Pays de la Loire, mars 2023