Sur l’initiative de la Fédération des entreprises d’insertion et Chantier école Pays de la Loire, structures d’insertion, organismes de formation et partenaires se sont réunis le temps d’une journée pour mieux comprendre l’Action de formation en situation de travail (Afest) et échanger sur sa mise en œuvre au sein de leur secteur. Un programme riche, mêlant présentation de l’Afest, témoignages et mises en situation.
Cette journée régionale l’a montré : l’Afest suscite beaucoup de curiosité et de questionnements de la part des professionnels. Mais qu’est-ce que l’Afest ? Pour bien la comprendre, reprécisons ce qui est au cœur de cette démarche.
Reconnue juridiquement depuis 2018, l’Afest est une modalité pédagogique, une façon d’apprendre en travaillant. Elle se distingue d’une formation "sur le tas" ou du tutorat par l’alternance caractéristique de mises en situation de travail et de séquences réflexives, jusqu’à l’acquisition des compétences.
L’Afest est particulièrement propice aux Structures d’insertion par l’activité économique (SIAE) qui placent l’apprentissage en situation de travail au centre de leurs pratiques.
Elle présente de nombreux avantages, tant pour la structure que pour l’apprenant :
Deux SIAE sont venues partager leur expérimentation de l’Afest : Trait d’Union (entreprise d’insertion de collecte et de tri des déchets) et Atout Linge (chantier d’insertion blanchisserie et confection).
Leurs retours d’expérience a été l’occasion de détailler les étapes de la mise en œuvre de l’Afest :
Commencer par un diagnostic de faisabilité et une analyse de l’activité |
Pour Atout Linge, il était "logique, en tant que chantier d’insertion, de découvrir l’Afest pour continuer à s’outiller et à bien former l’ensemble des salariés".
Construire le parcours de formation |
Comme le dit une encadrante de l’entreprise Trait d’Union : "Même si on appliquait déjà plus ou moins cette méthode, l’Afest vient formaliser l’action de formation : les compétences à acquérir sont clairement identifiées, les étapes de la formation sont définies, des documents de suivi sont élaborés..."
Effectuer la mise en situation |
La phase de mise en situation est un temps personnalisé et organisé. À titre d’exemple, chez Trait d’Union, elle se déroule à l’écart du lieu de production pour de meilleures conditions d’apprentissage. La personne en insertion se trouve face à une table remplie de déchets qu’elle doit répartir dans les bacs appropriés. Les erreurs sont ensuite commentées et expliquées. |
Mener des séquences réflexives |
Il s’agit d’inviter la personne à se questionner sur sa pratique. "On décrypte le travail réel", "on parle des réussites et des difficultés, on s’interroge sur la façon de les combler", "on est parfois surpris du chemin parcouru pour arriver au résultat", commentent les encadrants de Trait d’Union et Atout Linge.
Évaluer les acquis |
Les deux entreprises ont mis en place des documents de suivi, selon les indicateurs propres à leur activité, pour mesurer l’atteinte des objectifs.
À l’objection du temps requis pour mettre en place une Afest, une encadrante répond : "On n’a plus besoin de se répéter ensuite, les personnes deviennent rapidement autonomes, on gagne beaucoup de temps !"
Enfin, pour les salariés en insertion, l’Afest peut être financée par les Opérateurs de compétences (Opco) via le Plan d’investissement dans les compétences (Pic IAE).
À bon entendeur !
Cariforef des Pays de la Loire, novembre 2022