Les Neet précaires : qui sont-ils ? quels sont leurs besoins ?



En 2020, l’État a réalisé une mission d’appui pour mieux connaître et comprendre les jeunes Neet les plus précaires. Le 17 juin dernier, la Délégation interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté (DITP) a présenté les résultats de son étude au réseau des Missions locales lors d’un webinaire. L’occasion de retirer des connaissances sur ce public spécifique, cible privilégiée des projets menés dans le cadre du Plan d’investissement dans les compétences.

neet précaires : qui sont-ils ?

  

Les limites de l'accompagnement proposé à ces jeunes 

Les jeunes Neet (Not in employement, education or training : ni en emploi, ni en études, ni en formation) précaires ont souvent eu des contacts avec les institutions et ne souhaitent plus s’y investir. Le premier travail est donc de redonner confiance dans les organisations. Dans les nombreux dispositifs existants qui pourraient aider ce public, certains nécessitent des critères à l’entrée comme l’hébergement ou le revenu, ils ne peuvent donc simplement pas y recourir. Lorsqu’ils peuvent y prétendre, quand le nombre de places est limité, ils ne sont pas forcément jugés prioritaires. En effet, d’autres jeunes moins précaires, paraissent davantage " prêts" pour une insertion professionnelle (les chances de "sorties positives" sont plus élevées). 

Lorsqu’ils intègrent un accompagnement, ils n’ont pas forcément tous les pré-requis comme le respect des règles dans la durée, leur vie étant semée de ruptures en continu. Ils n’ont également pas toujours la disponibilité mentale pour s’impliquer complètement (certains sont parfois focalisés sur leur survie). 

    

Les facteurs de réussite de l'accompagnement des Neet précaires 

L’humain plus que le dispositif 

Une étape de l’étude est une rencontre avec une quinzaine de jeunes Neet précaires répartis en France. Le résultat des échanges montre qu’un interlocuteur privilégié compte davantage que le dispositif en lui-même. Les jeunes ont un fort besoin d’écoute et de bienveillance. Ils recherchent en priorité quelqu’un qui leur redonne confiance. Ils apprécient quand l’accompagnement est axé sur la recherche de solutions concrètes et rapides. 

Une combinaison de facteurs à mettre en place 

Une étude des initiatives locales a permis d’identifier des facteurs de réussite communs pour accompagner ce public. Il s’agit de la combinaison de : 

  • l’approche "aller vers" : travailleurs sociaux dans les rues, bureau itinérant, rencontres au-delà des horaires conventionnels,
  • l’accompagnement global : médical, social, administratif, insertion professionnelle, linguistique,
  • l’accompagnement inconditionnel à l’entrée (pas de critères). 

Par ailleurs dans les dispositifs, il est conseillé de privilégier le local et l’effet d'entraînement : "Si untel a réussi, je peux le faire aussi". La mixité des profils dans les groupes accompagnés est appréciée : considérée comme stimulante et moins stigmatisante. "Une promo "SDF" ça ne fonctionne pas".

Enfin, mobiliser les acteurs sur le terrain grâce à des partenariats forts entre institutions et acteurs de l’insertion sont indispensables pour s’adapter à chaque situation. 

   

Pour aller plus loin 

Consulter la répartition des Neet sur le territoire français, sur le site de l'Observatoire des territoires.

À la demande de la Délégation interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté (DITP) fin 2020, la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) et la Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement (Dihal), la Direction interministérielle de la transformation (DITP) ont réalisé une mission d'appui "recherche de solutions pour les jeunes Neet "invisibles" ; Repérage et accompagnement" dans un contexte de préoccupation grandissante du gouvernement sur les jeunes Neet les plus précaires. 

Dans le cadre de l'obligation de formation des 16-18 ans, un comité de pilotage régional été mis en place. Un numéro vert est accessible aux jeunes : 0800 122 500

  

Cariforef des Pays de la Loire, novembre 2021