Accueil des primo-arrivants : adopter une posture interculturelle



Missionné par la Direction de l’intégration et de l’accès à la nationalité, le réseau des Cariforef travaille à l’animation, l’accompagnement et la professionnalisation des acteurs de l’écosystème intégration/formation sur le parcours linguistique des primo-arrivants et des réfugiés. C’est dans le prolongement de son action que cinq Cariforef, dont celui des Pays de la Loire, ont organisé, le 18 novembre 2021, un webinaire dédié à l’interculturalité.

accueil des primo-arrivants et des réfugiés

   

Ce webinaire fait suite à une première action de professionnalisation (en juin 2021) autour du stress et de ses effets sur le parcours des réfugiés. Dans ce nouveau temps de professionnalisation, il s’agissait, cette fois, d’identifier les ressorts de la culture, de comprendre les stratégies d’acculturation, mais également les biais intrinsèques à l’échange interculturel et enfin, de découvrir les solutions favorisant la rencontre interculturelle.

 

La culture comme un iceberg

La langue, l’art, le comportement, l’éducation, la musique, les vêtements… Tous ces éléments, et bien d’autres encore, témoignent d’une culture. Ils sont visibles et portent avec eux des valeurs qui elles, sont invisibles : esthétique, pratique, religieuse, d’héritage, de tradition, de confort… La culture se définit donc comme un système de significations propres à un groupe et qui sert à se différencier du groupe voisin. 

La culture est dynamique. Ses composantes et ses valeurs évoluent avec la vie du groupe. Elle s’acquiert par enculturation : une transmission par l’apprentissage qui s’amorce dès le début de la vie et se poursuit au fil de l’eau.

 

Du stéréotype au préjugé : biais et obstacles

Chaque individu interprète son environnement au regard de son cadre de référence : c’est-à-dire ses valeurs, ses croyances, sa vision du monde. Cet ensemble de stéréotypes, partagés avec d’autre part une culture commune, lui permet de catégoriser rapidement sa connaissance et ainsi faire face à des situations inconnues.

Lorsque cette catégorisation porte avec elle une connotation négative, elle se transforme en préjugé et engendre des discriminations. Du côté du groupe stigmatisé, elles peuvent générer différents effets (impuissance apprise, prophétie autoréalisatrice…). 

 

Stratégies d’acculturation

Selon leurs vécus, les nouveaux arrivants adopteront des stratégies d’acculturation diverses. Au cours de leur parcours, ils pourront potentiellement changer de stratégie. 

Ainsi, la stratégie d’assimilation consiste à intégrer les nouveaux codes culturels en occultant les siens. Cette démarche peut être selon les cas et les circonstances, imposée (règle) ou libre (choix de l’arrivant). 

Dans une stratégie de séparation (assimilée communément au communautarisme), le nouvel arrivant fait le choix de rester séparé de la communauté d’accueil, par exemple parce qu’il considère que sa présence est transitoire ou parce qu’il réagit face à un vécu de discrimination…

La marginalisation intervient quand le nouvel arrivant rejette à la fois sa culture d’origine (par exemple parce que celle-ci lui rappelle un vécu traumatique) et la culture d’accueil (cela peut être le cas si le lieu d’accueil n’est pas son projet final et qu’il ne souhaite pas s’y investir). À défaut, cela pourra l’amener à intégrer d’autres groupes (bandes, groupes religieux ou sectaires) ou à décrocher (comportements addictifs…).

Enfin, dans un processus d’intégration, le nouvel arrivant conserve sa culture tout en intégrant la culture d’accueil. Le nouvel arrivant et la communauté d’accueil s’enrichissent de l’apport des deux cultures, en acceptant leurs différences.

 

La rencontre interculturelle réussie : s’interroger sur soi et découvrir le cadre de référence de l’autre pour créer des ponts

Pour éviter que la rencontre interculturelle ne se traduise en un choc entre "deux icebergs", la démarche consiste tout d’abord à identifier "l’incident critique" : le décalage perçu entre ses propres références et le comportement de l’autre. Chacun doit s’interroger pour savoir pourquoi ce comportement est gênant à ses yeux et faire en sorte que ces valeurs, évidentes pour soi, soient aussi connues de l’autre. 

En exposant son cadre de référence et en découvrant le cadre de référence de l’autre, on pourra trouver des solutions d’un dialogue qui respecte au mieux les identités afin de créer, tenir et enrichir ces liens. 

Pour éclairer cette approche, l’association Elan culturel a recensé et analysé, sur son site dédié Prismes-elan 100 fiches de cas d’incidents critiques. "L’analyse de ces incidents facilite l’identification de la source des tensions relevées en apportant également des solutions concrètes aux problèmes et conflits identifiés".

 

Pour aller plus loin 

 

 

Cariforef des Pays de la Loire, décembre 2021

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