Stéréotypes : prendre conscience des automatismes pour mieux les maîtriser



Le 28 octobre 2016 avait lieu à Nantes « Mix et métiers », le forum dédié à l’emploi des femmes. À cette occasion, le psychosociologue Patrick Scharnitzky intervenait pour expliquer les mécanismes archaïques en jeu dans la construction des stéréotypes et l’intérêt de les dépasser.

  

Premier constat : les stéréotypes sont inhérents au fonctionnement du cerveau humain. Ainsi, tout un chacun perçoit naturellement les personnes qui l'entourent au travers de ces stéréotypes.

Ces derniers lui permettent de catégoriser ou de diviser les personnes en groupes et d'adapter automatiquement son comportement en fonction du groupe auquel il est confronté. 

De fait, les stéréotypes sont généralement consensuels  car ils sont créés par la culture : chacun partage globalement la même image des groupes constitués.

Ce classement par catégories est organisé sous forme de poupées russes : du plus général au particulier. Le sexe constitue ainsi le premier groupe auquel le cerveau humain est confronté.

 

Les formes variées des effets délétères des stéréotypes

En ce qu'ils sont archaïques, les stéréotypes polluent l’ensemble des relations professionnelles : à la fois envers soi-même, mais également envers les autres.  Ils prennent ainsi  le pouvoir sur la perception et sur les actes de la personne.

On distingue trois types de stéréotypes :

- les hétéro-stéréotypes : l’image qu'un groupe a sur un autre et inversement (par exemple : l’image que les hommes ont sur les femmes)

- les auto-stéréotypes : l'image que l'on a de soi-même (qui engendre un manque de confiance en soi, par transitivité)

- les méta-stéréotypes : l'image que l'on se fait du stéréotype que les autres ont sur soi (qui génère de l'auto-censure)

 

Lutter contre les  réflexes pour améliorer sa perception

On le voit bien, lutter contre les stéréotypes nécessite de travailler sur soi-même car nous sommes tous guidés « naturellement » par ces réflexes catégoriels.

Il s'agit donc de déconstruire ces perceptions altérées, mettre des processus en place pour ne pas les utiliser.

Dans l'entreprise, cela se traduit à trois niveaux : dans les postures et le discours, orientés vers les valeurs de l'entreprise, dans le management, qui joue un rôle de régulation et enfin, au niveau individuel. Les intérêts pour l'entreprise sont variés : attirer et conserver les talents hétérogènes et complémentaires, fidéliser les salariés...

 

L'interview de Patrick Scharnitzky par Alter Nego sur les stéréotypes (Septembre 2016)

 

 

Approfondir le sujet

Campagne de communication du ministère du Travail sur la lutte contre les discriminations
Ministère du travail, 19 avril 2016

Le coût économique des discriminations
France stratégie. – Paris : France stratégie, 2016. – 122 p.

Les discriminations dans l’accès à l’emploi public
Yannick L’HORTY. – Paris : la documentation française, 2016. – 106 p.

Sexisme, ça suffit
Liaisons sociales, n° 175, octobre 2016

La géographie de l’ascension sociale
Clément DHERBÉCOURT, France stratégie. – La note d’analyse, n° 36, novembre 2015

 

Consulter également

Dossier documentaire sur l’égalité professionnelle (février 2014)

 

Carif-oref, novembre 2016