L’Action de formation en situation de travail (Afest) constitue une nouvelle modalité pédagogique. Organisée au sein même de l’entreprise, elle nécessite un cadre d’apprentissage structuré.
"Montre moi et je comprends, fais-moi faire et j’apprends" : ce pourrait être l’adage de l’Action de formation en situation de travail mise en place en janvier 2019, à la suite de la loi "pour la liberté de choisir son avenir professionnel".
Dans le prolongement des expérimentations menées entre octobre 2015 et juin 2018, cette disposition permet de former les salariés au sein même de l’entreprise, en incluant des phases de mise en situation et des séquences réflexives.
Répondant au plus près aux besoins de l’entreprise, l’Afest permet d’apprendre à "savoir quoi faire en situation".
Dans ce cadre souple, les entreprises ont la possibilité de développer des formations "sur mesure" s’appuyant sur leurs activités et contextes spécifiques.
Pour autant, l’Afest ne s’improvise pas. Elle implique, au préalable, des phases de diagnostic (analyse de l’activité) et d’aménagement des situations de travail. Elle nécessite également d’identifier le formateur et de le préparer à son rôle, si nécessaire, ainsi que de construire le parcours pédagogique. L’action de formation doit permettre au salarié d’acquérir des compétences mais aussi d’avoir conscience des compétences acquises (séquences réflexives, évaluation). Enfin, l’évaluation du processus de formation par le retour d’expérience des acteurs et l’identification des impacts de l’action de formation permettent de pérenniser la démarche.
Selon la taille et la structuration de l’entreprise, l’Afest peut être appréhendé différemment. Ainsi, selon les cas, pour cette modalité de formation, la capacité d’autosaisie par l’entreprise peut varier. De très limitée (dans ce cas elle devra être fortement accompagnée par les Opérateurs de compétences (Opco) et par les organismes de formation dans la conception, la mise en œuvre et l’évaluation) à complètement maîtrisée (jusqu’à la création d’un organisme de formation interne, comme c’est le cas pour l’électricien AES à La Chapelle-Heulin), l’approche est toute autre.
Pour les organismes de formation, l’enjeu consiste donc à pouvoir trouver une place à part entière dans le processus de formation qui, dans le cadre de l’Afest, a lieu dans l’entreprise. Ceux-ci peuvent agir en appui des entreprises, pour l’accompagnement en ingénierie, pour la formation des tuteurs et/ou des apprenants…
Dans le développement de cette modalité de formation, les Opérateurs de compétences (Opco) ont, quant à eux, un rôle déterminant de promotion et de conseil auprès de toutes les entreprises. Pour les entreprises de moins de 50 salariés, ils peuvent également contribuer au financement de la formation.
Aller plus loin
Cariforef des Pays de la Loire, octobre 2019