15/09/2023

De la QVT à la QVCT : une nouvelle lettre qui veut dire beaucoup

Plus qu’une simple lettre ajoutée à l’acronyme, l’évolution de la QVT (Qualité de vie au travail) vers la QVCT (Qualité de vie et des conditions de travail) marque un changement important. Pour bien comprendre ce qui est en jeu, nous avons interrogé Pierre Grimaud, chargé de mission à l’Aract Pays de la Loire.

C’est un changement d’acronyme qu’il va falloir retenir. Depuis le 31 mars 2022, l’expression QVCT a officiellement remplacé la QVT dans le Code du travail. Quelles sont les raisons de ce changement ? et quelles sont ses conséquences ?

Pierre Grimaud, chargé de mission à l’Association régionale d’amélioration des conditions de travail (Aract) Pays de la Loire, nous donne ses premiers éléments de réponse. Le 5 octobre prochain, il interviendra lors d’un webinaire sur la marque employeur et la QVCT comme leviers pour renforcer l’attractivité et pourra répondre à toutes les questions complémentaires.

Remettre les conditions de travail au cœur de la démarche

Depuis l’Accord national interprofessionnel (ANI) sur la qualité de vie au travail conclu en 2013, il y a eu de nombreuses « dérives«  : les corbeilles de fruits, les cours de yoga, les afterworks, le fameux baby-foot…

En ajoutant « conditions de travail » à l’intitulé de la QVT, il s’agit de lever toute ambiguïté. C’est bien l’amélioration du travail et des conditions dans lesquelles il est réalisé qui doit être au cœur des démarches. Ce changement de terminologie met de côté les actions périphériques au travail pour se recentrer sur les fondamentaux.

Des actions adaptées à chaque entreprise

Pour Pierre Grimaud, il y a généralement deux portes d’entrée vers la démarche QVCT. Les entreprises l’adoptent soit pour répondre à une problématique (d’absentéisme, d’attractivité…), soit pour accompagner un changement à venir (un déménagement).

Parmi les exemples d’actions possibles, on peut citer la mise en place du télétravail, la réalisation d’un guide d’intégration, la réorganisation des espaces, la transmission des savoirs… Mais il n’y a pas d’action type à lancer dans le cadre d’une démarche QVCT. Chaque problématique est différente. Il faut s’adapter à l’entreprise, à son environnement et à son histoire.

Une démarche collective qui s’appuie sur l’expérimentation

Quand on parle de QVCT, on ne parle pas de l’action en tant que telle, mais de la façon de la mettre en place. À la notion de QVCT, on associe celle de démarche. Une démarche collective qui plus est ! ajoute Pierre Grimaud.

Un groupe de travail en appui du (de la) responsable des Ressources humaines est nécessaire. Les effets de cette démarche participative vont servir à la fois pour le diagnostic qui va permettre d’identifier les axes d’amélioration, pour la réalisation des actions choisies et pour leur pérennisation dans le temps.

Autre point à souligner : la démarche QVCT est une démarche d’expérimentation. On essaie et puis on ajuste si besoin. Il faut accepter le droit à l’erreur et le pas à pas.

Ressources et bonnes pratiques

Pierre Grimaud cite plusieurs conseils pour réussir une démarche QVCT :

  • Instaurer un dialogue social favorable. C’est le prérequis indispensable au déploiement d’une démarche QVCT.

  • Ne pas oublier de définir collectivement des indicateurs pour mesurer l’efficacité de la démarche.

  • Pour les entreprises qui ignorent par où commencer, il est possible de faire un diagnostic général avec le jeu Les Essentiels QVCT proposé par l’Anact. En deux heures, il permet d’identifier ce qui fonctionne et ce qui est à travailler.

  • De nombreuses ressources sont disponibles sur le site de l’Aract pour accompagner les entreprises dans leur démarche. Si besoin, il est possible de contacter les équipes de l’Aract pour un appui personnalisé.

Cariforef des Pays de la Loire, septembre 2023

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