Passerelle métiers : une nouvelle voie pour construire son avenir professionnel en Pays de la Loire

Dans le cadre du dispositif « 1 emploi = 1 formation », la Région Pays de la Loire expérimente une nouvelle action pour sécuriser les parcours des demandeurs d’emploi et répondre à la pénurie de compétences. Baptisée Passerelle métiers, cette démarche permet aux stagiaires d’explorer plusieurs métiers d’un secteur avant d’engager une formation qualifiante.

Découvrir concrètement les métiers et valider son projet

La Passerelle métiers est avant tout une action d’aiguillage. Elle permet de découvrir concrètement plusieurs métiers d’un même secteur pour valider un projet ou le réajuster. 

Lancée en 2024 sur le bassin nazairien, la première expérimentation ciblait les secteurs de la construction navale, de l’électricité industrielle et de l’aéronautique. Le principe : proposer aux stagiaires la découverte de 4 à 7 métiers (tuyauteur, électricien, soudeur, intégrateur-câbleur, charpentier…), selon les besoins remontés par les entreprises, à travers des mises en situation sur plateaux techniques. 

Le public visé ? Des demandeurs d’emploi dont le projet nécessite d’être précisé. Depuis la première session, il s’agit essentiellement de personnes en reconversion, issues de secteurs très différents (passant, par exemple, de la restauration à l’aéronautique), qui ont besoin de valider leur choix avant d’entamer un parcours qualifiant. 

L’action cible également des publics plus éloignés de l’emploi, pour lesquels un travail sur les compétences de base peut être intégré au parcours. Car les passerelles n’ont pas de format prédéfini. Ce sont des formations courtes dont la durée est ajustée aux besoins des publics comme des entreprises, allant de quelques semaines à deux mois. 

Vers une formation qualifiante

Point important : la Passerelle métiers s’inscrit dans une logique de parcours intégré. À la fin de cette phase de découverte, l’objectif est d’entrer le plus rapidement possible en formation qualifiante. 

Les suites de parcours peuvent s’envisager sous différentes modalités de financement : dispositif 1 emploi = 1 formation, contrat de professionnalisation, contrat d’apprentissage, POEC, POEI, etc. La finalité reste la même : aboutir à une qualification reconnue, souvent exigée par les grands donneurs d’ordre du secteur. 

Les bénéfices de ce format sont multiples : 

• Meilleure sécurisation des parcours (peu ou pas d’abandon après engagement en formation qualifiante).
• Préparation à la formation qualifiante (levée des freins, adaptation au rythme de formation, mise à jour des connaissances de base…).
• Réduction de la durée des parcours qualifiants.

La passerelle métier permet d’affiner le projet, d’expérimenter les gestes professionnels, de se familiariser avec les normes de sécurité, le vocabulaire technique, les outils… De fait, on gagne du temps sur la formation qualifiante, et cela évite que les stagiaires se retrouvent en échec.

Une dynamique partenariale au cœur du projet 

Ces actions sont rendues possibles grâce à une démarche partenariale forte, associant France Travail, les entreprises locales et les organismes de formation, sous pilotage de la Région. 

Chaque acteur est pleinement mobilisé  :

• France Travail joue un rôle central dans l’information et l’orientation des publics. 
• Les entreprises, au cœur du projet, sont associées dès la phase de conception des parcours, organisent des visites et contribuent à ajuster les métiers ciblés. 
• Les organismes de formation sont également très impliqués sur cette action qui les oblige à adapter leurs formats pédagogiques, en mobilisant plusieurs formateurs pour présenter les différents métiers et en organisant les mises en situation sur plateaux techniques.

Zoom sur la première expérimentation à Saint-Nazaire

Cette première session, organisée de mai à juillet 2024, a permis à 8 participants d’explorer plusieurs métiers de la navale, de l’électricité industrielle et de l’aéronautique. Le retour est très positif : les stagiaires ont apprécié la diversité des métiers proposés, l’équilibre entre théorie et pratique, ainsi que la possibilité de tester concrètement des gestes professionnels en conditions quasi réelles. 

Les résultats parlent d’eux-mêmes : 

• 7 stagiaires sur 8 ont exprimé le souhait de poursuivre en formation d’intégrateur-câbleur. 
• 5 ont intégré une formation qualifiante dès septembre, obtenu leur CQP, et 4 d’entre eux ont déjà rejoint Airbus. 
• Un participant a choisi de ne pas poursuivre, estimant que les métiers testés ne correspondaient pas à son profil — preuve que l’action joue pleinement son rôle d’orientation.