Les seniors moins présents sur le marché du travail en Pays de la Loire



Alors que la Région affiche un taux de chômage inférieur à 6 %, elle compte paradoxalement moins de seniors en emploi que dans le reste de l’Hexagone. Une récente étude de l’Insee Pays de la Loire permet de mieux comprendre ce mystère.

À l’occasion du dernier rendez-vous des "Midis de l’emploi et de la formation" consacré à l’emploi des seniors, Arnaud Degorre, directeur régional de l’Insee Pays de la Loire, est intervenu pour présenter les points marquants de l’étude diffusée fin mai :

Un départ plus tôt en retraite

En Pays de la Loire, seuls 55,3 % des seniors (âgés de 55 à 64 ans) sont actifs. C’est 3 points de moins que la moyenne nationale. La région se distingue par une particularité : les seniors ligériens partent plus tôt à la retraite. L’effet de bascule s’observe dès 60 ans, contre 61 voire 62 ans à l’échelle nationale.

Ce départ anticipé s’explique par le profil de métiers et de qualifications des Ligériens. Beaucoup ont suivi des formations courtes, tournées vers des professions ouvrières, débutant leur carrière professionnelle plus tôt. L’étude souligne ainsi que les seniors des Pays de la Loire ont majoritairement un CAP ou BEP (39 %).

Avec l’allongement de la durée des études, les départs anticipés à la retraite devraient être de moins en moins fréquents dans les années à venir. Désormais, 55 % des personnes en âge de travailler disposent du Baccalauréat ou d’un diplôme supérieur, contre 26 % pour les CAP et BEP.

Des écarts territoriaux prononcés

La répartition des seniors actifs varie fortement selon les territoires. Si les agglomérations de Nantes et Angers comptent plus de seniors en emploi, le littoral affiche à l’inverse un très faible niveau d’activité des seniors.

Dans les zones d’emploi de Pornic, de Challans et des Sables-d’Olonne, à forte orientation touristique, moins d’un senior sur deux est actif. Ceci s’explique par le fait que ces territoires attirent de nombreux jeunes retraités, souvent venus d'autres régions ou ayant transformé leur résidence secondaire en principale. À titre d’exemple, parmi les retraités de 55 à 64 ans installés aux Sables-d’Olonne, 6 % n’habitaient pas dans la région un an auparavant.

À la recherche du temps partiel

La région affiche le taux de temps partiel le plus élevé pour les seniors en emploi (22 % contre 19 % au niveau national). Les seniors inscrits à France Travail sont également nombreux à plébisciter cette souplesse pour avoir du temps libre ou pour des raisons de santé : un sur cinq déclare rechercher un emploi à temps partiel. Une situation qui souligne la nécessité d’aménager les contrats de travail pour répondre aux attentes de cette tranche d’âge.

Faciliter l’accès à l’emploi

Malgré leurs compétences et leur expérience, près de 20 000 seniors ligériens se déclarent en recherche d'emploi. Les difficultés et les préjugés persistent. Deux tiers recherchent du travail depuis un an ou plus. Pourtant, ce vivier de talents pourrait répondre aux besoins de recrutement des entreprises.

Des dispositifs existent pour encourager l’emploi des seniors, notamment le CDD senior. Ce contrat spécifique vise à faciliter le retour à l’emploi des personnes de 57 ans et plus, tout en leur permettant d’acquérir des droits supplémentaires pour la retraite.

Le CDD senior se distingue du CDD classique car l’employeur n’est pas obligé d’invoquer un motif légal pour recourir à ce contrat et sa durée de 18 mois maximum peut être renouvelée une fois. Par sa souplesse, il offre aux entreprises une opportunité d’intégrer des compétences précieuses.

Pour en savoir plus

 

Cariforef des Pays de la Loire, juin 2024