Alors que se termine le Mois de l’Économie sociale et solidaire (ESS), zoom sur la structuration de l’ESS en Pays de la Loire, le rapport au travail, les opportunités d’emploi, les métiers…
"L’ESS, et si c’était pour moi ?" : le 30 novembre, dans le cadre du Mois de l’ESS, l’Apec a organisé une matinale spéciale pour présenter ce qu’est l’ESS et ses prévisions de recrutement. Retour sur un événement riche en informations.
L’Économie sociale et solidaire représente 1 emploi sur 10 en France. Sans forcément le savoir, on la rencontre partout dans notre quotidien. Nous pouvons passer par des structures de l’ESS pour la garde de nos enfants, nos soins, nos activités financières, nos pratiques sportives et culturelles, nos recherches Wikipedia, etc.
L’ESS est partout et ne date pas d’hier. Ses racines remontent à la première moitié du 19e siècle, quand des ouvriers se sont regroupés en coopérative pour se protéger contre les inégalités, la pauvreté, la maladie…
Pour définir plus clairement l’Économie sociale et solidaire, la loi du 31 juillet 2014 a posé trois grands principes :
Par leur statut juridique, toutes les associations, les coopératives, les mutuelles et les fondations font partie de l'ESS. Depuis 2014, certaines sociétés commerciales le peuvent également, si elles incluent les principes de l'ESS dans leurs statuts. Mais, contrairement à de grands groupes comme le Crédit Mutuel qui base sa campagne de communication sur la dimension coopérative, la plupart ne communiquent pas sur leur appartenance à l’Économie sociale et solidaire. Il est difficile de les identifier.
L’associatif existe depuis longtemps dans les Pays de la Loire. Cette habitude ancrée dans les territoires se traduit par un emploi très dynamique : les Pays de la Loire se positionnent comme la deuxième région française en termes d’emploi dans l’Économie sociale et solidaire.
L’ESS en Pays de la Loire, c’est :
Près de 80 % des communes des Pays de la Loire comptent au moins un établissement employeur de l'ESS. C’est une économie de proximité, prioritairement orientée vers ses habitants.
À rebours des préjugés, l’emploi est stable dans l’ESS : près de 80 % des salariés ligériens sont en CDI et 62 % sont à temps complet.
La crise de sens au travail, révélée par la crise sanitaire, trouve l’une de ses réponses dans l’ESS. Des profils très variés décident de s’y reconvertir. Ainsi, l’Adapei de Loire-Atlantique, qui accompagne les personnes en situation de handicap, a récemment recruté une personne issue du secteur parapétrolier et une autre du marketing. Les compétences recherchées dans l'ESS vont au-delà des qualifications classiques. Les employeurs valorisent l'esprit d'initiative, la capacité à travailler en équipe et à s'adapter.
L’ESS est aussi pionnière sur la question du travail. Elle est à l’origine de nombreuses initiatives. À titre d’exemple, l’Adapei propose un parcours d’évolution interne aux personnes qui souhaitent monter en hiérarchie : une période d'intérim est proposée pour faire découvrir la fonction de cadre et, si la capacité d'encadrement est validée, elle est complétée par une formation certifiante en management. Aujourd’hui, 50 % du personnel d'encadrement est issu de la promotion interne.
Autre initiative intéressante : celle de l’entreprise sociale apprenante Atout Linge, en Vendée, qui a revisité son projet associatif pour que les salariés puissent collaborer avec les administrateurs aux choix stratégiques de la structure.
La diversité des métiers au sein de l'ESS se traduit par près de 4 700 postes à pourvoir en Pays de la Loire. Certains métiers, comme les aides-soignants et les infirmiers, sont particulièrement en tension.
Avec près d'un tiers des salariés de l'ESS âgés de 50 ans et plus, une nouvelle vague d'opportunités d'emploi se profile, notamment sur les postes de personnel enseignant du secondaire, aide à domicile, agent de services hospitaliers, ouvrier non qualifié, aide-soignant, enseignant du primaire, agent de service des établissement scolaires, secrétaire…
Cariforef des Pays de la Loire, décembre 2023
