L’agriculture de demain : étude du Ceser des Pays de la Loire



En janvier 2022, le Conseil économique social et environnemental des Pays de la Loire a publié une étude sur les enjeux de l’agriculture de demain dans les Pays de la Loire. Il y aborde les thèmes de l’emploi, de la formation et de l’insertion en émettant des recommandations.

  
4e rang en production agricole avec une industrie agroalimentaire forte

Les Pays de la Loire se positionnent au 4e rang des régions en termes de production agricole. Celle-ci est caractérisée par une grande variété, avec une orientation principale vers l’élevage. La région bénéficie ainsi d’une industrie agroalimentaire puissante qui représente 25 % de l’emploi industriel régional.

 

Davantage d’exploitations groupées qu’en moyenne en France

Sur les 23 040 exploitations agricoles, seules 39 % sont individuelles dans les Pays de la Loire (54 % à l’échelle nationale). Le paysage agricole ligérien est marqué par une agriculture de groupe (Exploitations agricoles à responsabilité limitée -EARL- à hauteur de 28 % des exploitations, et Groupements agricoles d’exploitations en commun -Gaec- à hauteur de 22 % des exploitations).

 

Une centaine d’établissements agricoles et une gamme élargie de métiers

L’enseignement agricole ligérien propose une offre de la 4e au 3e cycle avec une centaine d’établissements (11 publics, 22 privés confessionnels, 3 privés non confessionnels, 72 Maisons familiales rurales -MFR-) ainsi que plusieurs pôles d’enseignement supérieurs agricoles et agroalimentaires.

L’offre de formation s’est diversifiée avec une gamme très élargie de métiers. Elle s’adresse à tous et accueille de plus en plus de personnes non issues du milieu agricole et de filles (46 % de l’effectif des formés).

L’ancrage territorial et la mobilisation partenariale sont des dimensions fortes pour les établissements d’enseignement agricole qui participent à l’animation et au développement des territoires. Plus globalement, l’enseignement agricole doit composer avec les défis émergents (environnement, qualité, alimentation, numérique…) ce qui nécessite de les équiper (nouvelles technologies connectées, outils numériques performants). 

 

Des besoins de main-d’œuvre constants… Mais des difficultés d’attractivité

90 % des jeunes issus de l’enseignement agricole trouvent un emploi à l’issue de leur formation. Pour autant, les besoins en emplois dans l’agriculture sont réels.

Avec l’agrandissement des exploitations et le recul de la place des autres actifs familiaux dans la main-d’œuvre des exploitations agricoles, le nombre de salariés agricoles a progressé de 9 % entre 2010 et 2019. Ceux-ci représentent désormais 33 % de l’emploi agricole régional.  
Mais les tensions sont persistantes entre l’offre et la demande, avec un besoin de 2 500 salariés permanents chaque année.

Par ailleurs, la transmission des exploitations est au cœur des enjeux de la filière agricole, du fait du vieillissement des exploitants (un agriculteur sur deux a plus de 50 ans en 2019) : 18 % des exploitations seront à transmettre dans les cinq ans à venir.

 

Attirer les jeunes et les actifs vers les métiers de l’agriculture

Si les agriculteurs plébiscitent l’autonomie de leurs métiers, ces deniers restent caractérisés par des contraintes horaires et physiques et une rémunération souvent faible et variable d’une année sur l’autre.

Pour la filière, il s’agit donc de fidéliser les jeunes en formations agricoles et les salariés en entreprises, mais aussi d’attirer les jeunes générations et les adultes en reconversion. Cela passe notamment par la mise en valeur de la formation agricole au sein du paysage éducatif et par la poursuite et le renforcement des actions de promotion des métiers auprès des différents publics cibles. Au-delà des campagnes de communication telles que "les entrepreneurs du vivant recrutent" et les actions Agri’mouv de découverte et d’information, le Ceser préconise également une communication permanente et multisupport intégrant une mise en avant des exploitations et le développement d’actions de découverte des métiers à destination des jeunes.

Les actions visant une meilleure connaissance des métiers et des formations devront également viser les prescripteurs de l’emploi de la formation et de l’orientation. A cet effet, concernant directement les prescripteurs, un article regroupant toutes les ressources utiles est consultable dans ce même numéro.

Le développement des compétences tout au long de la vie contribuera également à sécuriser les parcours professionnels et à attirer les actifs vers ces métiers. Ainsi, pour le Ceser, outre ces besoins chiffrés en main-d’œuvre, les agriculteurs doivent être outillés pour favoriser l’intégration dans un collectif de travail (modules de formation sur le recrutement, la fidélisation, la mobilité dans l’emploi…), depuis la formation initiale et dans leur métier tout au long de leur carrière.

 

Encourager l’installation, accompagner les parcours professionnels

Pour encourager et accompagner les installations et les transmissions, le Ceser propose d’expérimenter une dotation "nouvel installé" pour les personnes de plus de 40 ans (souvent des projets de reconversion). En effet, la Dotation jeune agriculteur (DJA) étant limité à 40 ans, une part non négligeable des installés en agriculture n’en bénéficient pas (30 % sur les cinq dernières années).

Il préconise également de promouvoir les groupements d’employeurs et l’entreprenariat en agriculture pour accompagner l’évolution de la structure juridique des exploitations.

Étudier les départs précoces et valoriser les sorties réussies du métier permettraient par ailleurs d’adapter la réponse des politiques publiques et de lever les craintes d’entrants potentiels.

   

Pour aller plus loin

   

Cariforef des Pays de la Loire, avril 2022