C’est en s’appuyant sur 5 témoignages concrets de ligériens dans leurs parcours vers la formation que le Conseil économique et social environnemental régional des Pays de la Loire (Ceser) a présenté à l'hôtel de région, les 4 axes pour les préconisations principales largement développées dans son étude. Retour sur la matinée du 13 février 2020 riche d’échanges dans les ateliers participatifs.
De la difficulté de trouver la formation idéale aux problèmes de financement, en passant par les contraintes organisationnelles et les délais de traitement d’un dossier, les causes de non-départ ou d’abandon de formation ne manquent pas. Certains publics étant davantage lésés que d’autres. Dans cette complexité et parce qu’au fond, seul, rien n’est possible, il reste un invariant de taille : l’accompagnement humain !
Afin d’avoir une vision concrète des difficultés rencontrées, mais aussi des opportunités, le Ceser des Pays de la Loire a suivi 5 ligériens pendant 6 mois, dans leurs parcours vers la formation.
Car il s’agit bien là de mener une réflexion profonde sur les formes d’accompagnement à développer ou à renforcer. Être rassuré, encouragé, bien aiguillé, soutenu, suivi et accompagné dans son parcours de formation sont autant de clés pour accéder à une formation professionnelle innovante. Dans un monde qui bouge et où certains métiers disparaissent tandis que d’autres apparaissent, la formation reste le meilleur outil pour s’adapter.
Pour ce faire, le Ceser a identifié 4 axes fondateurs : humaniser l’accès à la formation, renforcer l’accompagnement, s’adapter aux besoins et valoriser la formation professionnelle.
La formation professionnelle se matérialise sous la forme d’un parcours, qui va du projet de formation jusqu’à l’entrée en formation. Cela nécessite un investissement personnel important, avant même d’entamer des démarches souvent complexes.
Le manque de motivation peut constituer le premier frein. D’autres freins peuvent empêcher les personnes de se diriger dans de bonnes conditions vers un parcours de formation.
Les auditions du Ceser en révèlent de différentes formes : les freins psychologiques (manque de confiance en soi, peur de l’échec, peur du numérique, difficulté à se projeter dans le futur…) le manque de soutien de l’employeur, mais aussi parfois le manque de savoirs fondamentaux. Car plus que jamais, les publics fragiles ou éloignés de l’emploi ont besoin d’acquérir un socle de compétences de base, avant même d’accéder à un parcours de formation. Développer un accompagnement en ce sens est donc primordial. Il s’agit de donner envie de se former en redonnant confiance et en motivant par le biais de l’accompagnement. D’autres leviers peuvent aussi permettre la mise en place de pédagogies innovantes, la mobilisation des employeurs et la garantie des savoirs fondamentaux.
Incertitudes sur les financements, démarches complexes, trop longues, manque d’accompagnement, information inadaptée, mal ciblée : les démarches doivent être simplifiées.
Face à l’éloignement géographique, la mobilité difficile, le manque de transport, les problèmes de garde d’enfant, les emplois du temps difficiles à gérer, il s’agit de permettre la mobilité, la conciliation entre vie personnelle et départ en formation, la compensation des frais de mobilité et de restauration (pass).
Afin de faciliter les démarches pour les entreprises, les leviers proposés consistent essentiellement à cibler l’information, simplifier les démarches, accompagner en proximité et par la responsabilisation, sécuriser les parcours et les financements, innover dans la formation.
La formation doit viser les publics prioritaires éloignés de la formation professionnelle pour de multiples raisons. Le niveau V est fragilisé par l’évolution technologique et la robotisation. De fait, les personnes de ce niveau, doivent être prioritairement bénéficiaires de formation. Les investissements en matière de formation professionnelle doivent donc être recentrés sur ces populations. C’est d’ailleurs l'objectif du Plan d’investissement dans les compétences et du Pacte régional d’investissement dans les compétences, qui le décline en région.
Mais les inégalités varient entre les personnes en emploi, celles sans emploi et les travailleurs porteurs de handicap. Selon le secteur d’activité, la taille de l’entreprise, le statut (travailleurs indépendants, agents de la fonction publique) et le territoire (urbain et rural), les causes d’inégalités d’accès à la formation professionnelle sont multiples et variées. Le genre et la catégorie socio-professionnelle du demandeur influent également sur cette situation.
Même si de nombreux acteurs sont déjà fortement mobilisés et que de multiples outils existent, la redéfinition des objectifs en termes de formation professionnelle tout au long de la vie ainsi que l’attention portée aux différents publics a conduit la commission 6 du Ceser des Pays de la Loire (Commission "Éducation – Formation tout au long de la vie – Métiers de demain") à formuler ces préconisations.
Elles sont concrètes et leur mise en œuvre ne relève pas d’une vision utopique mais bien de la nécessité d'accompagner chacun et chacune pour lui faciliter l’accès à la formation professionnelle !
Cariforef des Pays de la Loire, février 2020
Restitution des ateliers participatifs du 13 février 2020, Ceser Pays de la Loire