Plan 500 000 formations supplémentaires : quel retour à l'emploi en Pays de la Loire ?



Le 1er décembre 2017, une évaluation du plan ligérien 500 000 formations supplémentaires axée sur une enquête auprès de 8 400 stagiaires demandeurs d’emploi était présentée par le Cariforef au Bureau du Crefop Pays de la Loire. Parallèlement, le 5 décembre 2017, le cabinet Amnyos présentait au Bureau du Cnefop (voir lettre électronique du 12 décembre) une évaluation portant sur le déploiement du Plan 500 000 sur le plan national et ses effets au niveau institutionnel et professionnel.

     

En Pays de la Loire, l’évaluation menée s’est donc concentrée sur une parole donnée aux demandeurs d’emploi. Interrogés tout au long de l’année, plus de 8000 d’entre-eux ont ainsi pu s’exprimer sur la formation suivie et sur leur situation professionnelle six mois après en être sorti.  Il en ressort : 

   

De très nombreux demandeurs d’emploi satisfaits de leur formation

89 % des stagiaires sont satisfaits de leur formation, 84 % exprimant également qu’elle a répondu à leur attente et 69 % considérant qu’elle a facilité leur accès à l’emploi.
Pour ceux qui ont trouvé un emploi, 62 % considèrent que leur emploi est en lien avec la formation qu’ils ont suivi.

   

Jusqu’à 60 km aller-retour pour se former et trouver du travail

25 % des stagiaires font plus de 60 km par jour pour aller se former (40 km en moyenne) et 18 % de ceux qui ont trouvé un travail suite à la formation font aussi plus de 60 km pour aller travailler (34 km en moyenne).

     

Un retour à l’emploi en reflet du dispositif de formation suivi

Pour les formations courtes d’adaptation à l’emploi (10 % des entrées en formation), qui pour une partie d’entre-elles impliquent une obligation d’embauche à l’issue de la formation, 73 % de l’ensemble des stagiaires sont en emploi six mois après la fin de la formation (79 % pour les AFPR et les POEI, 70 % pour les POEC). Si l’on prend comme indicateur le taux d’accès à l’emploi qu’utilise Pole emploi (accès à un emploi d’au moins 1 mois au cours des 6 mois qui ont suivi la fin de formation), ce taux monte à 84 % pour l’ensemble des formations courtes d’adaptation à l’emploi (AFPR (90 %), POEI (89 %), POEC (80 %)).

On retiendra également que six stagiaires sur dix en AFPR ou POEI sont en emploi dans l’entreprise qui avait signée la convention d’engagement.

Pour les formations qualifiantes (21 % des entrées en formation), 51% des stagiaires sont en emploi six mois après la fin d’une formation « Je me qualifie ». Ce taux était de 59 % sur la campagne précédente (2014-2015). Parallèlement, si l’on prend comme indicateur de référence le taux d’accès à l’emploi de Pole emploi, celui-ci passe à 68 %.

   

Près d’une personne sur deux en emploi durable

Quelque soit le dispositif de formation suivi dans le cadre du plan 500 000, il apparaît que 47 % des personnes ayant trouvé un emploi ont un emploi durable (26 % CDI et 21 % CDD de plus de 6 mois). Ce taux atteint 58 % pour les personnes ayant bénéficié d’une formation courte d’adaptation à l’emploi contre 44 % pour les stagiaires du programme "Je Me Qualifie".

   

Des freins à l’accès à l’emploi qui persistent

Le retour à l’emploi des dispositifs de formation affichant un objectif d’insertion professionnelle varient selon plusieurs facteurs.

L’obtention de la certification préparée  ainsi que l’âge semblent jouer favorablement sur ce taux. Dans le premier cas, 40 % des stagiaires accèdent à l’emploi en cas d’échec à l’obtention de la certification pour 65 % en cas de réussite, soit un écart de 25 points qui confirme qu’en formation continue aussi, l’obtention de la certification est protectrice de l’emploi. Dans le second cas, les moins de 26 ans affichent un avantage de 4 points d’écart comparé à la moyenne (56 %).

À l’inverse, la reconnaissance "travailleur handicapé", le chômage de longue durée et le faible niveau de formation à l’entrée en stage sont des facteurs qui semblent jouer défavorablement sur l’insertion professionnelle des stagiaires demandeurs d’emploi. La situation de handicap pâtit d’un écart de 21 points à la moyenne, une durée longue de chômage (chômeurs de longue durée) crée quant à lui un écart négatif de 12 points et enfin de 16 points pour un faible niveau de formation à l’entrée (infra V) dans le plan 500 000.

    

Territoires et insertion professionnelle, des réalités différentes entre ouest et est

Enfin, notons que le territoire influe de manière importante mais aussi différenciée sur le retour à l’emploi. Ainsi, tous dispositifs confondus, la part des répondants en emploi dépasse la moyenne régionale (56 %) dans douze zones d’emploi sur les vingt présentes en Pays de la Loire. C’est notamment le cas pour certaines zones, plutôt situées à l’ouest de la région : Les Herbiers (71 %), Fontenay-le-Comte (70 %), Les Sables-d’Olonne (69 %), Ancenis (69 %), Saint-Nazaire (66 %). En revanche, les répondants sans emploi et à la recherche d’un emploi (34 % en moyenne), sont proportionnellement plus nombreux sur les zones d’emploi situées à l’est de la région comme la Mayenne (46 %), la Flèche (45 %), la Ferté-Bernard (42 %), Laval (40 %) et Saumur (39 %).

   

Une dynamique du Plan 500 000 plus favorable en Pays de la Loire

Rapprochés de l’évaluation nationale du cabinet Amnyos, les résultats ligériens en termes d’accès à l’emploi semblent être supérieurs à ceux du niveau national, cette différence pouvant varier selon le dispositif retenu.

     

Cariforef des Pays de la Loire, décembre 2017

Début janvier 2018, l’étude finalisée de 32 pages sera mise en ligne sur OPDL.