Universités ligériennes : pourquoi des candidats à une VAE abandonnent-ils ?



L’étude du Centre associé régional de Nantes du Céreq analyse les causes d’abandon lors des différentes étapes d’une procédure de Validation des acquis de l’expérience (VAE), au sein des trois universités ligériennes.

 

La VAE est une démarche individuelle qui peut constituer un levier dans la gestion du déroulement de carrière, les candidats peuvent en attendre des retombées en termes de reconnaissance sociale, de mobilité professionnelle, à l’intérieur ou à l’extérieur de l’entreprise, ou une réorientation professionnelle. Enjeu important donc, et pourtant, au sein des trois universités ligériennes, les données quantitatives font apparaître un écart important entre le nombre de candidats qui s’engagent dans la démarche et le nombre de validations partielles ou totales obtenues.

 

Trois périodes d’abandon sont repérées

Parmi les trois universités des Pays de la Loire, chacune a son fonctionnement. Le nombre d’étapes diffère, l’organisation, les pratiques et le vocabulaire aussi. De même, les périodes de dépôt d’un livret de recevabilité varient d’une université à l’autre. En outre, les données sur les fichiers ne sont pas renseignées de manière identique d’où la difficulté d’établir des données chiffrées sur les candidats qui abandonnent.

Malgré ces difficultés, trois moments d’abandons peuvent être repérés dans les étapes de la procédure : après la recevabilité, avant la signature du contrat d’engagement et après la signature du contrat d’engagement. Cependant, ces trois moments peuvent être statistiquement repérés à la condition que l’information sur l’envoi du contrat d’engagement au candidat ait été codifiée. Dans le cas contraire, deux moments seulement peuvent être distingués : abandon après l’obtention de la recevabilité, et abandon après la signature du contrat d’engagement.

 

Quelques chiffres

L’université du Maine comptabiliserait 40 abandons sur 162 candidats entre 2009 et 2013, soit 25 % d’abandons. Depuis septembre 2014, 11 candidats auraient finalisé, ce qui ramène le taux d’abandon à 17 %.

Malgré des ennuis techniques à l’université de Nantes, les données récupérées montrent que sur 311 dossiers entre 2009 et 2014, 191 sont retournés, dont la moitié est recevable. Entre 2006 et 2013, 93 candidats sont recevables et 45 obtiennent leur VAE, soit plus de la moitié, 14 abandonnent et aucune information n’est indiquée pour 34 candidats.

À Angers, sur les 627 livrets 1 envoyés, 439 sont retournés au service VAE d’Angers, soit 70 %. Sur ces 439 livrets, 332 sont recevables. 42 candidats abandonnent après l’accord de la recevabilité, soit 13 %. Sur les 290 candidats qui signeront un acte d’engagement, 47 abandonneront, soit 16 %.

 

Ce sont surtout des raisons de procédure qui amènent les candidats à abandonner

28 entretiens ont été menés auprès de candidats ayant abandonné. Ils énoncent trois types de raisons d’abandon : 3 évoquent des raisons personnelles, 10 des raisons professionnelles et 15 des raisons de procédure. De nombreux extraits d’entretien dans l’étude du Céreq explicitent leur vécu.

Parmi les raisons liées à la procédure, les candidats évoquent des délais de réponse trop longs entre la demande et la recevabilité. D’autres découvrent tardivement que le diplôme pour lequel ils s’étaient inscrits n’existe plus, qu’il a été rénové ou qu’il va s’arrêter. Orientation défaillante, procédure opaque, difficulté de traduire ses compétences, demandes de suivi restées sans réponse ou relances inexistantes, bref le parcours est difficile pour bon nombre de candidats.

 

Ce qu’il faudrait améliorer pour aider les candidats

Les deux auteures de l’étude, Valérie Gosseaume et Christelle Foucher, évoquent une saisie des données homogènes et une codification des périodes clés du parcours des candidats qui permettraient de mieux identifier les périodes de l’abandon. Une relance automatique des candidats aiderait au repérage des décrocheurs. Un accompagnement plus régulier, avec une réactivité par rapport aux mails envoyés par les candidats favoriserait leur progression dans le travail à accomplir.

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Carif-Oref des Pays de la Loire, octobre 2015