3 questions à Frédéric Vanlierde, Aract Pays de la Loire



À l’occasion de la sortie du décret portant sur la majoration de l’aide accordée au titre du contrat de génération, Frédéric Vanlierde, chargé de mission à l’Action régionale pour l'amélioration des conditions de travail des Pays de la Loire (Aract), situe le contrat de génération parmi les outils de gestion des ressources humaines.

lico n° 34

        

En cas d’embauche simultanée d’un senior et d’un jeune, le décret publié au Journal officiel du 14 septembre 2014, double l’aide accordée aux entreprises au titre du contrat de génération, la portant à 8 000 euros. Comment les entreprises s’emparent-elles de cet outil de gestion des emplois ?

Frédéric Vanlierde : l’objectif du contrat de génération ne peut pas se restreindre au recrutement d’un jeune et d’un senior. En fait, il s’agit plus largement d’inciter les entreprises à mettre en œuvre une gestion dynamique des âges qui englobe à la fois la gestion prévisionnelle des emplois, l’accès et le maintien des seniors dans l’emploi, l’insertion durable des jeunes dans l’entreprise et la transmission des compétences, des savoirs et de l’expérience entre générations. D’ailleurs, les entreprises viennent le plus souvent vers le contrat de génération via des enjeux qui leur sont propres.

Tous les champs de compétence de l’Aract sont concernés, qu’il s’agisse de la prévention de la pénibilité et de l'usure professionnelle, de l’égalité professionnelle ou de la qualité de vie au travail dans son ensemble.

  

Le contrat de génération met en jeu l’emploi et la compétitivité des entreprises, comment l’Aract contribue-t-elle à l’information des entreprises sur ce qui constitue un enjeu pour l’optimisation des compétences professionnelles ?

Frédéric Vanlierde : lorsque nous intervenons au sein d’une entreprise, le plus souvent nous abordons le contrat de génération comme un outil parmi d’autres pour la gestion des ressources humaines. Mais notre action porte aussi sur la formation des consultants et l’appui aux organismes qui interviennent sur la dynamique de gestion des âges. Par exemple, lorsque la Direccte a lancé en 2014 un appel à projet sur le contrat de génération, l’Aract a construit un parcours de formation pour les consultants retenus par les organismes porteurs de projets sur la gestion des âges et la démographie du travail. Parmi ces organismes, on trouve, par exemple, Agefos PME, les Coopératives d'utilisation de matériel agricole (Cuma), le réseau Fondation agir contre l'exclusion (Face), l’Union professionnelle artisanale (UPA) et la Chambre de métiers et de l’artisanat 44 (CMA 44).

Par ailleurs, dès 2012, nous avons démarré 4 clusters d’entreprises afin de soutenir collectivement des entreprises en s’appuyant sur le renforcement du dialogue social. Les 2 premiers clusters ont été conduits avec Opcalia, puis 1 en 2013 avec la filière menuiserie industrielle Menuiserie Avenir et 1 en 2014 avec Uniformation et 6 associations du secteur de l'Aide à domicile.

        

En fait, ces organismes sont vos relais avec les entreprises, car ces dernières vous sollicitent peu sur la question précise du contrat de génération. Sans doute l’Aract n’est-elle pas encore suffisamment identifiée comme un acteur de gestion des ressources humaines même si le contrat de génération fait partie des outils au service de la gestion prévisionnelle des emplois ?

Frédéric Vanlierde : oui, en effet, l’Aract travaille surtout avec des partenaires car seule, elle ne peut toucher que peu d’entreprises. Lorsque l’Aract est sollicitée sur des questions de santé au travail, c’est dans un second temps qu’il est possible d’orienter l’entreprise vers des thématiques qui relèvent du contrat de génération pour intégrer la dimension âges dans une Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) ou, par exemple, pour renforcer l’attractivité des métiers concernés. 

Dans ces contextes, le contrat de génération est un outil précieux contre le chômage des seniors et pour l’emploi durable des jeunes. De plus, il peut être facteur de dynamisme et de cohésion dans l’entreprise. Le décret du 14 septembre va dans le bon sens, y compris pour les transmissions d’entreprises qui, bien souvent, sont difficiles faute de possibilité d’embauche et de transmission de compétences.

Carif-Oref des pays de la Loire - 30 septembre 2014

  

Pour aller plus loin

La fiche dispositif du contrat de génération

Les dispositifs publics en action. Vers une sécurisation des parcours professionnels et personnels ?

Le site du Ministère du travail

L’Aract Pays de la Loire