Master classes de l’alternance : une réflexion stratégique pour développer l’alternance dans les Pays de la Loire



Comment valoriser l’alternance pour en faire, aux yeux de tous, une filière d’excellence ? Voilà la question à laquelle ont tenté de répondre les master classes de l’alternance organisées par Opcalia le 1er mars à Nantes.

 

Si l’alternance n’est plus considérée comme une voie de rattrapage, la méconnaissance, par le grand public, de ses caractéristiques (étendue de l’offre de formation, conditions d’accès, rémunération…) contribue à ne pas la voir encore comme une voie d’excellence.

 

Agir ensemble pour valoriser l’alternance

En 2014, en France, 177 300 contrats de professionnalisation ont été signés, soit 3 % de plus qu’en 2013 (après une baisse équivalente entre 2012 et 2013). Mais parallèlement, on a constaté une baisse de 4,4 % du nombre d’apprentis au niveau national et de 5,7 % au niveau régional (les Pays de la Loire demeurent néanmoins la 4e région française en nombre d’apprentis).

Malgré cette baisse, les bénéfices de l’alternance sont nombreux (insertion facilitée pour les formés, formation adaptée à la réalité de l’entreprise pour le recruteur…). D’où la nécessité de développer une véritable stratégie pour promouvoir et améliorer ce dispositif.

Dans les Pays de la Loire, on ne part pas d’une page blanche, car chacun souligne la qualité du dialogue entre les différents acteurs, mais il s’agit d’aller plus loin.

Christelle Morançais, 2e vice-présidente du conseil régional indique que le Grenelle de l’apprentissage, qui aura lieu le 24 mars 2016, vise à relier tous les acteurs de l’apprentissage autour de cette problématique. Le but du Grenelle est d’agir rapidement et efficacement en identifiant, à l’issue de cette journée, 3 ou 4 priorités qui seront soumises au budget régional d’avril. En préparation de cette rencontre, des consultations indépendantes sont en cours, de même qu’une enquête en ligne auprès des jeunes, des familles, des apprentis, des CFA et du grand public.

 

Lutter contre les ruptures de contrats

La clé du succès de l’alternance repose sur le lien étroit à tisser entre la filière de formation et le grand public. Nombre de participants de cette master classe ont soutenu l’idée de financer des ambassadeurs de l’apprentissage, actifs tout au long de l’année au plus près des jeunes, des familles, des entreprises et de l’Éducation nationale (collèges, conseillers d’orientation…). Une façon de rapprocher les entreprises des futurs apprenants.

Par ailleurs, pour lutter contre les ruptures de contrats, plusieurs leviers sont identifiés. D’abord, mieux faire connaître les métiers en rapprochant les entreprises du grand public (portes ouvertes, semaine de l’industrie, semaine de découverte de l’entreprise en 3e…).

Ensuite, renforcer le lien entre organisme de formation et entreprise pour assurer un meilleur accompagnement de l’alternant (à l’image de ce qui se fait en MFR : immersion du moniteur dans l’entreprise, formation des tuteurs).

Enfin, dernier levier : aider et outiller l’entreprise pour améliorer l’accueil de l’alternant via notamment un accompagnement préalable dans la définition de ses besoins, une meilleure formation des tuteurs…

  

Des perspectives en guise de conclusions temporaires

Jean-Pierre Kœchlin, vice-président du conseil paritaire régional d’Opcalia et président de la commission apprentissage d’Opcalia met en exergue le droit à l’expérimentation en prenant deux exemples : le dispositif Trans’faire  utilisé pour répondre aux besoins de main-d’œuvre et de transmission des savoir-faire dans le Choletais, et le dispositif Prodiat qui propose un accompagnement renforcé de l’entreprise dans la mise en œuvre du contrat de professionnalisation, tous deux mis en place par Opcalia, présentent des exemples réussis de parcours de formation et d’insertion.

Pour Jean-Pierre Hulot, président d’Octalia (délégataire d’Opcalia, 550M€ de collecte de taxe d’apprentissage en 2015 au niveau national, certifié iso 9001), il faut transformer la citrouille en carrosse, témoignant par cette formule magique de tout le potentiel d’excellence que recèle l’apprentissage et l’alternance plus généralement.

Marie Russo, vice-présidente d’Opcalia, après avoir indiqué que l’on ne partait pas d’une page banche en Pays de la Loire, souligne l’intérêt d’une gouvernance coordonnée de l’alternance et d’une ingénierie partagée pour une intégration durable.

 

Carif-Oref des Pays de la Loire, mars 2016