Quel est l'apport des Mooc et des Spoc dans l'offre de formation et comment doivent se positionner les organismes de formation vis-à-vis de ces nouvelles modalités d'apprentissage ? Deux questions abordées lors de la conférence qui a eu lieu dans le cadre du forum Ouest formation à Rezé le 21 janvier 2016.
Rendre le savoir accessible au plus grand nombre, sans se soucier des prérequis : tel était l’objectif initial des Mooc, ces cours en ligne ouverts et massifs développés d’abord aux États-Unis dans les années 2000 puis en France, à partir de 2013, avec notamment l’ouverture emblématique de la plateforme de France université numérique (Fun).
Suivant ce tracé, sont ensuite apparus différents dérivés de cours en ligne parmi lesquels les Spoc (Small private online courses, cours privés en ligne) ou les Cooc (Corporate open online courses, cours d’entreprises en ligne internes ou ouverts).
Devant l’offre désormais pléthorique et le succès rencontré par les Mooc, on peut s'interroger : les Mooc et leurs dérivés constituent-ils en eux-mêmes une révolution pédagogique ? Pour les intervenants, qu'ils soient organismes de formation (Audencia, Cnam), producteurs de contenus (Thinkovery) ou développeurs de plateformes (Idoceo), c'est clair : il s'agit d'outils au service de la pédagogie, au même titre que l'étaient les plateformes collaboratives d'apprentissage dans les années 80.
Ces solutions confirment néanmoins le nouveau positionnement du formateur, non plus uniquement comme « sachant » mais désormais bien comme « accompagnant », médiateur de la connaissance.
Elles introduisent également la question de la préférence de l’apprentissage, incitant à adopter une méthode combinatoire s’adaptant au contenu à diffuser.
Pour les organismes de formation, il ne s'agit pas d'utiliser les mêmes méthodes qu'en présentiel : les Mooc et leurs dérivés obligent à la rédaction de contenus numériques spécifiques, découpés de manière séquentielle.
De par leur grande technicité, ces solutions nécessitent énormément de ressources. Outre le développement des contenus, l'organisme de formation doit inclure dans son budget, le financement de la plateforme d'hébergement, le coût global atteignant plusieurs dizaines de milliers d'euros.
Pour certains organismes, le Mooc peut être conçu comme un produit d'appel pour attirer des apprenants, notamment ceux qui n’entrent pas naturellement dans leur champ. Mais dans tous les cas, cela relève d’une stratégie, considérant le coût et l’investissement en temps que leur développement nécessite.
Carif-Oref des Pays de la Loire, février 2016
Mooc, Cooc : la formation professionnelle à l’ère du digital, Laëtitia Pfeiffer, Dunod, 2015
Mooc : l’apprentissage à l’épreuve du numérique, Clément Lhommeau, Fyp éditions, 2014
Ces deux ouvrages sont empruntables au centre de ressources du Carif-Oref
Consulter également le dossier thématique consacré aux Mooc sur le site du Prao
