Emploi, population active, chômage : différentes approches pour appréhender le marche du travail



Observer le marché du travail sous l’angle de l’emploi, de la population active ou du chômage révèle des réalités variées et complexes. Chacune de ces données éclairent différemment les décideurs publics et leur permettent d’adapter les politiques à ces réalités. Autour de cette thématique, l’Insee des Pays de la Loire a organisé, le 7 octobre dernier, une matinée de présentations et d’échanges.

 

 

Doublement du nombre de demandeurs d'emploi entre 2007 et 2015

 

La mesure mensuelle du chômage par les inscriptions à Pôle emploi figure parmi les angles d’analyse du marché du travail. Au niveau régional, l’étude de ces chiffres sur une période plus longue (2007 à 2015)[1] montre à quel point le contexte économique et les évolutions réglementaires influent ou accentuent des réalités locales.

 

Ainsi, la situation économique dégradée (crise économique) conjuguée à l’attractivité régionale (surcroît d’actifs qui crée un déséquilibre du marché du travail[2]) ont contribué à voir presque doublé le nombre de demandeurs d’emploi entre 2007 et 2015 (+ 90% de demandeurs d’emploi, que ce soit ceux sans emploi tenus de rechercher un emploi dits de catégorie A, ceux tenus de rechercher un emploi (A, B, C) ou l’ensemble des inscrits (A, B, C, D, E).

 

Parallèlement, on observe également l’influence des mesures réglementaires sur cette dégradation de l’emploi comme par exemple le renforcement des orientations vers Pôle emploi avec la création du Revenu de solidarité active (RSA) à partir de 2009.

 

Un recours important aux CDD révélé par l’indicateur de rotation de la main-d’œuvre

 

L’indicateur de rotation de la main-d’œuvre met en relief une segmentation du marché du travail entre emplois en CDI (9 emploi sur 10) et emplois en CDD (19 embauches sur 20)[3]. Cette approche est jugée néanmoins limitée pour éclairer sur la réalité des contrats très courts et la situation des personnes concernées. Elle cache ainsi de nombreuses autres situations d’emploi peu satisfaisantes.  

 

Des indicateurs limités qui cachent la complexité du parcours des actifs

 

La réflexion menée autour de la refonte de la Classification internationale selon la situation dans la profession (CISP) vise à assouplir la dichotomie entre indépendants et salariés et à créer une catégorie spécifique pour les emplois les plus précaires.

 

L’objectif est d’affiner l’observation des formes précaires d’emploi et plus globalement du parcours des actifs.

 

[1] Demandeurs d’emploi : crise et évolutions réglementaires contribuent à la hausse/Aurélie GOIN, Eric CRAIPEAU, Michel MONTIGNÉ, Josette BARREAUD, Vincent RAGOT. – Insee analyses, n° 32, mai 2016

[2] Attractivité de la région et allongement de la vie active : un défi pour le marché du travail/Martine BARRÉ, Aurélie GOIN. – Insee analyses Pays de la Loire, n° 31, mai 2016

[3] Une rotation de la main-d’œuvre presque quintuplée en 30 ans/Claude Picard. – Insee référence, septembre 2014

Carif-Oref – octobre 2016