Une dynamique positive s’installe avec la féminisation de l’apprentissage et l’augmentation du nombre de femmes cadres en Pays de la Loire. Pourtant, les choix d’orientation et de carrière restent marqués par des inégalités de genre. Une récente étude du Cariforef met en lumière ces avancées et freins persistants.
En Pays de la Loire, les filles restent majoritaires dans les formations générales (57 % des élèves de terminale) et technologiques (51 %). Elles sont moins présentes en lycée professionnel (45 %). Toutefois, la tendance à la féminisation de l’apprentissage s’accélère depuis la loi du 5 septembre 2018.
En 2021, les femmes représentaient près de 40 % des contrats d’apprentissage signés en Pays de la Loire, soit une hausse de 8 points par rapport à 2019. Cette progression s'observe dans tous les domaines et à tous les niveaux de certification.
Le choix des spécialités au lycée tend à évoluer, avec une présence féminine de plus en plus grande dans les disciplines scientifiques. En terminale générale, la spécialité "mathématiques" est devenue en 2023 le deuxième enseignement le plus choisi par les filles, quand il n’était que quatrième en 2020. Toutefois, les aspirations post-bac restent conditionnées par le genre : à parcours scolaire égal, les filles s'orientent davantage vers les filières de la santé quand les garçons privilégient les filières scientifiques sélectives, comme les écoles d'ingénieurs et les classes préparatoires.
En lycée professionnel, la différence est plus significative encore : le bac pro "accompagnement, soins et services à la personne" compte 93 % de filles, tandis que le bac pro "maintenance des véhicules" affiche 97 % de garçons. Cette tendance se retrouve dans la formation professionnelle continue, où les femmes restent surreprésentées dans le domaine de la santé.
Avoir un diplôme limite fortement le risque de chômage à l’entrée sur le marché du travail. Les jeunes femmes, généralement plus diplômées, sont ainsi un peu moins touchées. Si cela se vérifie dans l’enseignement supérieur où elles connaissent un accès à l’emploi quasi identique à celui des hommes, la tendance s'inverse pour les titulaires d’un diplôme du secondaire (64 % des hommes occupent un emploi, contre seulement 59 % des femmes) et chez les personnes peu ou pas diplômées (32 % contre 25 %).
Néanmoins, malgré leur niveau de qualification plus élevé, les femmes restent sous-représentées dans les postes à haute responsabilité et les secteurs les mieux rémunérés. D’après les travaux du Céreq, à diplôme équivalent dans l'enseignement supérieur, les femmes ont moins de chances d'accéder au statut de cadre. D’où la nécessité de poursuivre les efforts en matière d'égalité professionnelle, de l’orientation jusqu’à l’accès au marché du travail en passant par le parcours de formation tout au long de la vie.
Cariforef des Pays de la Loire, février 2025