Cette année, la deuxième édition du concours Positive Future, organisé par l’Institut d’études avancées de Paris (IEA) et la Fondation 2100, avec le soutien de l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact) et de l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), avait pour ambition de faire émerger un récit réaliste et désirable du travail à l’horizon 2050.

BD, illustrations, vidéos, podcasts : 82 œuvres ont été déposées au total. Chacune donne une vision du futur très différente de notre réalité actuelle, mais avec une IA omniprésente et des enjeux écologiques affirmés pour traits communs. Parmi les lauréats, trois scénarios nous invitent à réfléchir aux enjeux de demain à travers des propositions très concrètes. 

#Justice2050 : au cœur d’une journée de travail

Réalisé sous forme de podcast, le projet #Justice2050 nous plonge dans le quotidien de Noémie, procureure de la République dans l'Est de la France. Un journaliste de la BBC World Service est venu l’interviewer pour un reportage sur un système judiciaire que toute l'Europe nous envie.

Dans cette vision, les tribunaux se sont transformés en environnements apaisants aux couleurs claires, les bureaux sont dépourvus d'ordinateurs et de téléphones, les conditions de travail sont meilleures grâce à l’usage du numérique. Deux outils d’intelligence artificielle sont utilisés au quotidien : Juris IA, un assistant personnalisé qui gère les tâches chronophages comme la recherche juridique, et Retex +, une technologie de réalité virtuelle permettant de revivre un procès en se mettant à la place du prévenu ou de la victime pour améliorer ses pratiques professionnelles.

À travers ce récit, les auteurs ont souhaité montrer que le numérique est le moyen le plus efficace pour retrouver du temps de travail disponible et se concentrer sur ce qui fait le cœur du métier judiciaire : la relation à l'autre.

Le répondeur

Le répondeur de Marie Couillaud s’inspire du quotidien de son autrice dans une petite commune de Bretagne. En 2050, elle est responsable du quart-lieu "Ker Care Plesidy", une société collective d'intérêt collectif qui rassemble aussi bien des acteurs privés, publics que des associations. On y trouve une auberge, une ressourcerie, des locaux de in-working, un centre culturel, la délégation de service public de France Travail dans la gestion communale de l'emploi et des compétences…

En ce mois de décembre, Marie est partie en congés "Déconnex". Pendant ses vacances, une série de messages s'accumule sur son répondre. À travers ces messages, on découvre en quoi consiste son travail en 2050. Gestion de la rotation des métiers, identification des nouvelles compétences émotionnelles et motivationnelles des nouveaux arrivants, envoi des biens de la ressourcerie par bateau fluvial, etc. Ce récit en pointillés donne à voir une nouvelle société avec beaucoup d’humour.

Liens métalliques

"Liens Métalliques" est une bande dessinée réalisée avec des images produites par l’intelligence artificielle. Elle raconte l'histoire de Julie, une jeune mécanicienne marginale qui refuse catégoriquement de cohabiter avec l'IA, dont l’apparition dans tous les corps de métiers a causé la perte d'emploi de son père.

Au fil de l'histoire, Julie change de regard. Elle rencontre un petit robot et apprend à coexister avec cette technologie. Tout le propos de la BD est là : montrer que l'être humain va évoluer dans son travail et s’adapter à la révolution de l’IA. Bien utilisée, l'IA peut être d’une grande aide, sans pour autant remplacer les humains.

Les auteurs eux-mêmes en ont fait le constat. Grâce à une nouvelle fonctionnalité de Midjourney développée il y a quelques mois, ils ont pu réaliser des visuels et des personnages cohérents pour l’ensemble du projet. Mais si l’IA est à l’origine des images, le scénario reste une création humaine à 100 %.

Pour en savoir plus

Regardez le replay de présentation des lauréats

Cariforef des Pays de la Loire, juillet 2024