Trois questions à …



Marie-Pierre Durand, directrice du travail, est, depuis le 1er mai 2021, nommée directrice régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités des Pays de la Loire. Le 18 octobre 2021, lors de notre rencontre dans les locaux de la Dreets, nous lui avons posé trois questions portant sur le déploiement des services de l’État dans la région des Pays de la Loire, sur les mesures prioritaires dans les prochains mois et sur l’articulation de ces priorités.

Interview de Marie-Pierre Durand directrice régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités des Pays de la Loire

  

    
Depuis le 1er avril 2021, Direccte et DRJCS se sont regroupées pour former les Dreets, désormais interlocuteur unique au niveau régional. Pouvez-vous nous préciser quels sont les axes de cette nouvelle organisation des services de l’État en régions et comment ce déploiement s’opère dans la Région des Pays de la Loire ? 

Premier volet de la réforme 
La réforme de l’Organisation territoriale de l’État (OTE) a prévu en effet, une modification dans l’organisation des directions régionales puisque la partie jeunesse et sport et accompagnement du monde associatif a rejoint les services du Rectorat et constitue désormais la Délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (Drajes).  

C’est le "Pôle cohésion sociale" de l’ex DRJSCS qu’on appelle aussi le "Pôle des solidarités" qui a fusionné avec les services de la Direccte pour constituer la nouvelle direction régionale appelée la Dreets.    

Deuxième volet de la réforme 
Jusqu’alors, au sein des Direccte, nous avions une entité régionale et des entités appelées "unités départementales" dans chaque département, intégrées à la Direccte.  

Avec la réforme de l’OTE, les missions des unités départementales sont regroupées dans les nouvelles Directions départementales de l’emploi, du travail des solidarités et de la protection des populations. Les DDETS(PP) rassemblent les missions des unités départementales de la Direccte et celles des Directions départementales de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCS-PP). Ces nouvelles directions interministérielles sont placées sous l’autorité des préfets de département. 

Nous avons donc à la fois une réforme sur les missions avec une fusion et un nouveau pôle au sein de la direction régionale qui s’appelle le "Pôle des solidarités" mais aussi, une modification dans l’organisation et la relation entre l’échelon régional et l’échelon départemental.  

En effet, dorénavant l’échelon départemental sur l’ensemble des champs est un échelon interministériel sous l’autorité du préfet de département à une exception près qui est le système de l’inspection du travail.  

Les services de l’inspection du travail sont placés en effet sous l’autorité directe du directeur départemental des DDETS-PP puis du directeur régional et au niveau national du directeur général du travail. 

     
Suite à la crise économique liée à la pandémie de Covid 19, un plan de relance a été initié. Quelles mesures sont prioritaires dans les prochains mois ? 

Le plan de relance qui a été initié avait plusieurs facettes. Une facette en direction des entreprises et une facette en direction des publics et notamment en direction des jeunes. 

Un certain nombre de dispositifs vont être prolongés dans le cadre notamment du plan de relance volet "Industrie" et volet " Économie".  

À cet effet, le Président de la République a annoncé en octobre 2021 le plan de relance 2030. Ce plan prévoit un plan d'investissement jusqu’en 2030 de 30 milliards d’euros pour continuer à développer l’industrie française et maintenir la souveraineté nationale sur des secteurs stratégiques. 

C’est dans ce cadre-là que nous allons avoir des programmes sur le développement de l’hydrogène vert, sur les petits réacteurs nucléaires, sur la décarbonation de l’industrie, celle de l’aviation, ... Il s’agit d’une prolongation du plan de relance mis en place à la sortie de la crise dès juillet 2020. Les entreprises des Pays de la Loire en ont massivement bénéficié puisque ce sont plus de 1 000 entreprises de cette région et ce, à des échelles et des programmes différents qui ont déjà bénéficié de ce premier plan de relance. 

Sur le volet "Emploi" du plan de relance, le programme "Un jeune, une solution" se poursuit avec un effort particulier en direction de l’alternance et l’apprentissage. Il en est de même pour des dispositifs tels que l'insertion par l’activité économique au bénéfice des jeunes les plus éloignés de l’emploi.  

Nous préparons un plan d’insertion et de retour à l’emploi pour les chômeurs de longue durée, y compris pour répondre aux difficultés de recrutements d’un certain nombre d'entreprises. 

Même dans les Pays de la Loire qui est une région où le taux de chômage est l’un des plus bas de France, avec des territoires qui présentent un taux en dessous de 5 %, le chômage de longue durée reste une réalité. Cette situation nécessite d’organiser un accompagnement individualisé pour que ces personnes puissent aussi bénéficier d’un retour à l’emploi et répondre ainsi aux besoins des entreprises. 

En effet, tous les besoins des entreprises ne concernent pas forcément des emplois très qualifiés. Il y a des emplois moins qualifiés, voire peu qualifiés, pour lesquels les entreprises rencontrent des difficultés de recrutement. 

L’enjeu c’est donc de permettre aussi à ces chômeurs qui sont inscrits à Pôle emploi depuis plus de 12 mois d’accéder à ces emplois. 

       

Comment les priorités nationales s’articulent-elles avec les partenaires régionaux notamment dans le cadre de la Stratégie régionale emploi formation orientation professionnelles (Srefop) ? 

La stratégie régionale a été définie par quatre acteurs : le Conseil régional, l’État et les partenaires sociaux. Sa force réside dans son ancrage territorial concrétisé par sa déclinaison dans 18 territoires au sein de la région des Pays de la Loire.  

Le Conseil local emploi, formation et orientation professionnelles (Clefop) constitue la "Cheville ouvrière" de ces déclinaisons. C’est à ce niveau-là qu’il nous faut à la fois travailler au plus près des besoins des entreprises mais aussi des publics à accompagner. Les politiques gouvernementales en matière d’emploi peuvent ainsi s’ancrer complètement sur les besoins des territoires. 

    

Cariforef des Pays de la Loire, décembre 2021