Pauvreté et inégalités dans les Pays de la Loire



La crise sanitaire a révélé ou accentué des situations de fragilité sociale au sein de la population. Lors de la conférence "Pauvreté et inégalités dans les Pays de la Loire" du 30 juin, l’Insee a apporté son éclairage en la définissant et en analysant la situation dans les Pays de la Loire.

   

Si les derniers chiffres présentés datent de 2016 et 2017, ils n’en restent pas moins utiles pour identifier et lutter contre ces situations que les crises, actuelles ou futures, pourraient aggraver.

 

Des approches complémentaires qui soulignent des problématiques multiples

La pauvreté, selon la manière dont elle est analysée, peut revêtir plusieurs formes, qui, une fois réunies, donnent une vision plus structurée de sa nature.  Ainsi, selon la source d’études, on pourra identifier la pauvreté au regard des conditions de vie et des privations que cette situation engendre, au regard des phénomènes liés qui l’accompagnent (mal-logement, chômage, décrochage scolaire), au regard d’une valeur absolue (ce qu’il faut pour vivre dignement) ou au contraire, relative (en comparaison de la majorité des individus) ou enfin au regard de la légalité (le fait de bénéficier ou non d’aides sociales).

 

Un taux de pauvreté peu élevé dans la région malgré des concentrations locales

Globalement, on estime que, dans les Pays de la Loire, la pauvreté touche 10,8 % de la population, soit près de 400 000 personnes en 2017. La région présente ainsi le plus faible taux de pauvreté régional.
Si la pauvreté y est moins intense que dans d’autres régions, 177 200 personnes vivent néanmoins sous le seuil de pauvreté monétaire.

Par ailleurs, les Pays de la Loire se caractérisent par une pauvreté nettement plus présente au pourtour des grands pôles urbains et dans les communes isolées.

 

Focus sur la Loire-Atlantique

En 2016, la Loire-Atlantique se situe au 2e rang des départements les moins « fragiles », au regard de l’indicateur synthétique de fragilité constitué d’une agrégation de 9 indicateurs et adopté par le Conseil départemental de Loire-Atlantique et l’Insee Pays de la Loire.

Le département passe ainsi de la 3e à la 2e place des départements entre 2006 et 2016, profitant ainsi de son dynamisme économique.

Pour autant, malgré une amélioration globale, il apparaît que certains territoires restent fragiles. Ceux-ci ont moins bien résisté à la crise et des fragilités subsistent au nord du département. Si de fortes disparités demeurent dans les grands pôles urbains, les couronnes sont globalement moins touchées qu’auparavant.

 

Déploiement de la stratégie de lutte contre la pauvreté

Pour lutter contre la pauvreté, les pouvoirs publics ont élaboré, en 2018, une stratégie nationale de protection et de lutte contre la pauvreté, articulée autour de 5 engagements : égalité des chances, garantie des droits fondamentaux, parcours de formation initiale garanti, accessibilité des droits sociaux qui deviennent plus incitatifs et accompagnement de tous vers l’emploi.

Au niveau régional, la commissaire à la lutte contre la pauvreté auprès du Préfet de région est en charge du déploiement de cette stratégie.

Trois leviers d’actions sont adoptés : la contribution aux déploiements régionaux des politiques nationales, le conventionnement avec les conseils départementaux et enfin, l’animation du réseau régional des acteurs.

La crise sanitaire du printemps 2020 démontre à quel point l’étude des réalités locales apparaît indispensable pour analyser finement les situations dans toutes leur complexité et ainsi déployer une politique efficace de lutte contre la pauvreté.

 

En savoir plus

Consulter les deux études sur la pauvreté en Loire-Atlantique :
-    Insee analyses n° 77, nov. 2019
-    Insee flash n° 95, nov. 2019

 

 

Cariforef des Pays de la Loire, août 2020

Références documentaires disponibles au centre de ressources