Enquête flash Missions locales



Parce que l’emploi est la priorité numéro 1 des jeunes pour la reprise et afin de redonner la parole aux 16-25 ans, premiers concernés par les débats et concertations sur l’accès à l’emploi des jeunes, les 436 Missions locales de France ont collecté la parole des jeunes qu’elles accompagnent à travers une enquête Flash.

enquête flash missions locales

     

Défendre l’avenir des jeunes 

Réalisée avec le soutien de France Stratégie et du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq) auprès de plus de 24 000 répondants, cette enquête met en lumière les enjeux auxquels les jeunes font face en cette période de crise, notamment sur la question de l’accès à l’emploi, et plus largement sur le volet de l’insertion sociale. Des réalités dont le réseau s’empare pour défendre l’avenir de ces jeunes auprès des pouvoirs publics, à travers une série de propositions portée par l’Union nationale des Missions locales (UNML).  

   

Les jeunes mis à mal 

Les résultats de cette enquête dévoilent que 30 % des jeunes interrogés disent avoir mal ou très mal vécu la période de confinement, et ce en raison de plusieurs facteurs : l’ennui arrive en première position (48,8 %), suivi de près par les difficultés à trouver un emploi (40,3 %), l’isolement (36,6 %), les difficultés financières (30,5 %) ou encore la peur d’être contaminé.e ou de contaminer des proches (29,1 %). Les sondés mettent également en évidence des difficultés liées à leur logement : c’est le cas pour 7,6 % d’entre eux – une part qui peut paraître faible mais qui implique que certains de ces jeunes ont pu, pendant le confinement, se retrouver dans des situations d’une extrême complexité liées au mal ou au non-logement.  

    

L’emploi, une question essentielle pour les jeunes  

Sur les quelque 30 % de répondants qui avaient un emploi avant le déclenchement du confinement, 42 % d’entre eux disent l’avoir perdu pendant cette période, principalement dû au fait que leurs employeurs ont mis fin à leur contrat de travail (56,6 %).   

À cet inquiétant constat s’ajoute la question de la formation des 16-25 ans : 20,4 % des jeunes interrogés suivaient une formation avant le confinement, formation qui s’est interrompue pour plus de la moitié d’entre eux (54,2 %), notamment en raison de la fermeture du centre de formation ou de l’établissement scolaire (83,9 %).  

"La question de l’emploi est résolument centrale et présage une insertion professionnelle complexe à la rentrée 2020 dans un environnement dégradé, avec l’arrivée de plus de 700 000 jeunes sur le marché du travail après l’été. Par ailleurs, le taux d’interruption de formation nous fait craindre une vague massive de décrochage de plusieurs milliers de jeunes, qui pourraient à terme, se retrouver sans diplôme ou qualification, et ainsi éprouver une double-peine au moment d’entrer sur le monde du travail" explique Jean-Patrick Gille, président de l’UNML.  

Partagés quant à leur perception de l’avenir, ils oscillent entre confiance (30,5 %) et inquiétude (33,4 %). D’ailleurs, les trois quarts des jeunes inquiets craignent de ne pas trouver d’emploi en raison de la crise.  

Sans équivoque, la question de l’emploi est essentielle pour les répondants, qui la placent à près de 77 % en tête de leurs priorités pour l’avenir, suivie par la clarification de leur projet professionnel (66,8 %), et la reprise d’une formation (43,7 %).  

     

Du soutien et de l’accompagnement 

Lorsqu’on leur demande s’ils souhaitent être accompagnés dans les différentes étapes de leur vie, 61 % des jeunes répondent positivement. Et ici encore, l’enjeu de l’insertion professionnelle est le tout premier sujet cité parmi les aspects sur lesquels ils pourraient solliciter un accompagnement, suivi par le soutien financier, une aide dans les démarches administratives. Ils comptent majoritairement sur leur entourage (famille, amis) pour les soutenir, mais aussi sur les professionnels d’associations ou de structures en proximité de leur lieu de vie.  

    

Sécuriser l’avenir des 16-25 ans en contexte de crise  

Les Missions locales sont plus que jamais engagées aux côtés des jeunes, et portent des propositions autour de trois priorités pour sécuriser le parcours des jeunes, face à un risque de précarisation accru.  

   

Répondre aux besoins sociaux des jeunes  

· Créer un fonds d’urgence social réactif : +20 M€ pour le Parcours contractualisé d’accompagnement adapté vers l’Emploi et l’Autonomie (PACEA) et assouplissement des règles de gestion pour gagner en réactivité  

· Suspendre la réforme en cours des règles de calcul du chômage au regard du contexte et report a minima pour les jeunes de moins de 30 ans  

      

Anticiper la rentrée : se donner les moyens d’une ambition pour la jeunesse  

· Réaffirmer la priorité donnée à la qualification pour les jeunes, vrai passeport pour l’insertion  

· Doubler le budget alloué à la mise en œuvre de l’obligation de formation jusqu’à 18 ans : passer de 20 à 40 M€  

· Amplifier la mobilisation des jeunes dans un parcours d’accompagnement adapté à travers une augmentation de 70 M€ de l’enveloppe dédiée à la Garantie jeune dès 2020  

    

Multiplier les opportunités pour les jeunes  

· Développer les opportunités d’insertion des jeunes par de premières expériences longues dans le monde du travail en doublant le nombre de Parcours Emploi Compétences, pour arriver à 12 000 postes au lieu des 6 000 actuels  

· Mener une campagne active de promotion de l’alternance et de l’apprentissage auprès des jeunes et des entreprises  

     

Cariforef des Pays de la Loire, juin 2020 

Méthodologie de l’enquête  

Enquête en ligne menée entre le 15 et le 22 juin 2020 auprès de 24 010 jeunes accompagnés par les 436 Missions locales, en métropole et territoires d’Outre-Mer, avec l’appui de France Stratégie et du Cereq.