Grenelle de l'orientation : retour sur les 3 ateliers



Trouver sa voie, découvrir ses talents, rebondir, s’orienter tout au long de la vie, détecter les métiers de demain… autant de réflexions, d’échanges et de propositions abordés lors de ce 1er Grenelle de l’orientation lancé par la Région des PDL. Retour en 5 points clés pour chacun des trois ateliers participatifs.

    
Atelier 1 : Comment rendre plus lisible l’information sur les métiers et les formations ?

Comment accompagner l’usager pour qu’il se repère dans le "maquis" de l’offre ? Comment déployer l’information sur les territoires pour la rendre plus lisible ?

"L’humain est essentiel"

Face à la surinformation, les accompagnateurs ont un rôle de médiation à jouer qui est très important. Il apparaît également essentiel de mixer les supports d'information pour répondre au mieux à tous les publics en partant de leurs besoins. Les ressources d’orientation devraient être accessibles et compréhensibles pour tous et le langage adapté en fonction de la personne concernée. L'information doit être comprise pour être utile. Afin d'adapter l'information aux besoins de l'usager et d'éviter la fracture numérique, il est important de pouvoir rencontrer un professionnel, utiliser la médiation humaine.

"La question de l’orientation doit être territorialisée"

Les acteurs de l’orientation sont multiples et le territoire de proximité est un angle d'attaque pour travailler la lisibilité de l’information au plus proche des usagers.

"Tout est possible dans une vie et il n’y a pas de mauvaise décision sur l’orientation"

Il faut travailler sur un projet professionnel afin de trouver un travail, mais un travail dans lequel la personne trouve l’accomplissement. Face à l’angoisse de l’orientation que peuvent vivre les jeunes et leurs familles, il apparaît nécessaire de dédramatiser cette période. D’où peut-être l’importance de pouvoir s’appuyer sur des professionnels de l’information : le Réseau du Service public régional de l'orientation (Spro) et les plateformes mon orientation en ligne et Orientation Pays de la Loire à votre écoute.

"Le champ des possibles"

Il faut aider les jeunes le plus tôt possible, à travailler sur leurs parcours, à s'inscrire dans un processus de changement et à s’interroger sur leurs choix. Les guider pour savoir qui ils sont, pour les rendre acteurs de leur orientation. Il est nécessaire de les intéresser aux métiers et à ce qu’il y a autour de ces métiers.

"La meilleure information est celle qui est incarnée"

En d’autres termes, c’est du réel qu’il faut ! Les jeunes ont en effet besoin de concret et de vivre des expériences en entreprises tels que les stages de mises en situation qui doivent être promus. Les témoignages, entre pairs notamment, semblent également très importants pour "faire vivre l’information" selon l’expression d’André Chauvet. Et, pour favoriser ce qu’il appelle "l’appropriabilité de l’information", il est très important de ne pas oublier le destinataire. D’où l’importance de la capacité à personnaliser les réponses.

    

Atelier 2 : Comment la prospective sur les métiers de demain peut-elle aider à s’orienter ?

Comment rendre accessible l’information sur l’évolution des métiers ? Comment les professionnels peuvent s’approprier cette information ? Comment l’observation des trajectoires scolaires et professionnelles est-elle utile à l’orientation ? Quelle réalité des métiers donne-t-on à voir ? Comment parler des métiers et les rendre attractifs ?

"Tous les métiers n’évoluent pas à la même vitesse"

Il semble donc important de distinguer les nouveaux métiers et analyser les évolutions des métiers existants.

Les métiers émergents sont bien souvent le fait de personnes qui exercent un métier et qui évoluent, et ce avant même que la formation correspondante existe.

"La prospective : un outil pour le décisionnel"

Le travail de prospective permet de mesurer l’écart entre les compétences nécessaires et requises pour exercer le métier aujourd’hui et les compétences requises pour l’exercer demain. Ce travail d’analyse doit pouvoir fournir aux jeunes et aux salariés des informations pertinentes et cohérentes sur cette prospective.

C’est en donnant des clés de connaissance sur ces compétences de demain que l’on peut aider les jeunes à s’orienter. Cette prospective peut non seulement aider à s’orienter mais elle apparaît également comme un précieux outil d’aide à la décision. 

"Rassurer les jeunes face à l’avenir"

Il semble essentiel de montrer à la fois aux jeunes mais aussi aux parents que lorsqu’ils pratiquent un métier, ils ne s’y enfermeront pas ad vitam aeternam.

"Il n’y a pas d’opposition entre les métiers et les compétences mais des nuances"

Aujourd’hui, on a tendance à fragmenter les métiers en compétences. Ces deux notions ne sont pas à opposer ; on peut dire par exemple qu’on ne fait pas de formation pour devenir architecte mais plutôt que l’on suit une formation en architecture. Il est important d'avoir à l'esprit que le métier nourrit l'identité sociale.

"Les Observatoires prospectifs des métiers et des qualifications (OPMQ)"

Ils sont source de travaux et de réflexions en vue de prospecter sur les métiers par secteur. Leurs rôles consistent à décoder les grandes tendances, anticiper leurs effets et faire émerger les métiers de demain dans le secteur en question.

      

Atelier 3 : Comment évoluer, progresser, rebondir tout au long de la vie ?

Quels sont les axes de progrès existant autour de l’orientation tout au long de la vie et de sa coordination territoriale ?

"Être dans le concret, tout en étant innovant"

Parce que l’orientation est une question pour tous, un enjeu d’équité sociale, qu'elle concerne une multiplicité d’acteurs et renvoie à une personnalisation des parcours, il est essentiel d’être innovant et inscrit dans le réel.

Aujourd’hui, 1 salarié sur 2 exerce un métier en lien avec sa formation et 1 salarié sur 6 change de métier. Il s’agit donc de rebondir tout au long de la vie puisque les parcours sont de plus en plus hachés et ponctués de changement. L’orientation et l’accompagnement doivent être centrés sur la personne tout en la laissant décider par elle-même.

Des observatoires de branches et de territoires mis en bases de données (échanges entre bases de données, site Cléo, Repères territoriaux) sont le fruit d’un travail partenarial au sein du Cariforef des Pays de la Loire et permettent une mise à disposition de l’information.

"Le Conseil en évolution professionnelle (CEP) est le fruit d’un travail partenarial"

Concernant l’accompagnement, le Conseil en évolution professionnelle, produit d’un travail partenarial avec 5 opérateurs tels que Pôle emploi, Missions locales, Cap emploi, Opacif et Apec a relevé un grand défi, être de bonne qualité et œuvrer pour un accompagnement pour tous les salariés (loi 2018 pour le financement CEP/salarié). 

"Dans le Spro, les réseaux sur le territoire se frottent les uns aux autres"

Le Service public régional de l’orientation (Spro) est un cadre de référence qui porte des valeurs et donne des informations à tous. Il se définit par la loi de 2009 et son importance est réaffirmée dans le cadre de la réforme. Autour de la labellisation du Spro, beaucoup d’initiatives partenariales font qu’aujourd'hui, son fonctionnement en Pays de la Loire, est pris en exemple de parfaite réussite. Tout le travail des acteurs du Spro est d’accompagner dans le respect et sur un temps long avec parfois, des parcours semés d’embûches. Aujourd’hui, quand bien même tous ces professionnels de l’orientation ont des cultures et un vocabulaire différents qui peut parfois créer des conflits de par les publics qu’ils accueillent, force est de constater que tous ces réseaux se comprennent de mieux en mieux ! 

"Les écoles de production sont une solution d’intégration pour les décrocheurs"

La grande particularité de ces établissements d’enseignement technique privé c’est qu’ils produisent en même temps qu’ils apprennent. Ce sont des écoles de production basées sur de véritables commandes d’industriels du territoire. Il s’agit donc de "faire pour apprendre" pour des jeunes de 15 à 18 ans qui se sont bien souvent "pris le mur". C’est un écosystème entre 3 partenaires : le jeune qui reprend confiance en faisant et en se valorisant, l’entreprise qui, face à ses problèmes de recrutement et de fidélisation rencontre des jeunes opérationnels, les territoires.   

"Une information et un accompagnement de plus en plus riches"

L’information est de plus en plus riche mais l’accompagnement ne doit plus porter uniquement sur l’information. Il doit permettre aussi de donner la capacité de savoir s’orienter via les compétences à s'orienter.

À la question : "Existe-t-il un lieu unique où l’employeur comme le salarié pourrait s’adresser ?" la réponse est claire : "L’interface unique existe, il s’agit de Pôle emploi et du site Orientation Pays de la Loire".

Pour les demandeurs d’emploi qui doivent ou veulent se réorienter, il existe le dispositif "Prépa avenir" financé par la Région. Il permet de réfléchir puis de valider un projet professionnel (jury constitué de professionnels de l’entreprise).

Concernant les entreprises, dans le cadre de la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE), des clubs d’entreprises offrent la possibilité de s’orienter tout au long de la vie avec des ateliers de sensibilisation à l’attention des chefs d’entreprise. Ce rôle pédagogique vise l’amélioration de l'employabilité des collaborateurs.

Les Plateformes de suivi et d’appui aux décrocheurs (Psad) permettent de trouver des alternatives pour les jeunes décrocheurs. Pour eux, la question de rebondir se pose très tôt, ils se sont fait "exploser" en quelque sorte. Ce sont des jeunes qui ont des problèmes médicaux ou de handicaps…

   

Cariforef des Pays de la Loire, juin 2019