Le 25 février 2018, dans le cadre de l’émission "Rue des écoles" de France culture, un débat intitulé "Réussir malgré tout" abordait la question du décrochage scolaire. Durant 40 min, Joël Zaffran, professeur de sociologie et directeur associé du Céreq de Bordeaux, Frédérique Weixler, pilote de l’évaluation de politique publique sur le décrochage et Emmanuel Vaillant, journaliste spécialisé dans les questions d’éducation apportent leur éclairage sur cette question.
En France, le nombre de jeunes qui sortent sans qualification du système scolaire atteint environ 100 000 par an. Ce flux annuel alimente une population d’environ 480 000 jeunes de 18 à 24 ans sans qualification.
Ce nombre a baissé sous l’influence de la stratégie Europe 2020 qui vise à atteindre, à cette échéance un taux de 10 % de décrocheurs. Pourtant, leurs conditions d’insertion professionnelle ne se sont, elles, pas améliorées.
Ainsi, si le phénomène de décrochage a toujours existé, désormais, le marché du travail ne permet plus d’insérer ces élèves. De fait, l’écart entre le taux de chômage des diplômés et des sans diplôme ne cesse de progresser.
Lorsqu’on l’analyse, on constate que le décrochage n’est pas réductible au seul échec scolaire. Il peut être au contraire le résultat de plusieurs causes (économiques, sociales, scolaires…) ; certains facteurs influant sur le risque de décrochage : le redoublement, l’origine sociale (les catégories les moins favorisées y sont plus exposées), le sexe (les garçons sont plus touchés que les filles).
C’est surtout un processus cumulatif qui se traduit par une succession de "déliaisons" et qui conduit à "la décision de rompre".
Pour autant, "la résilience peut intervenir à tous les moments du processus". Et celle-ci est d’autant plus efficace qu’elle intervient tôt.
Il s’agit donc de comprendre les raisons qui ont mené l’individu au décrochage. L’objectif final étant de lui donner des points d’appui : la confiance qui lui manque pour rebondir.
Pour les intervenants, les équipes éducatives doivent, pour ce faire, pouvoir s’appuyer sur d’autres adultes (associations, professionnels de santé, professionnels de l’accompagnement social) pour constituer une "alliance éducative" autour du décrocheur.
Dans cette dynamique, il faut "ouvrir les murs de l’école" pour "permettre des interactions" et valoriser aussi tout ce que l’élève apprend en dehors de l’école.
En amont, l’école, inscrite dans la société, devrait ainsi pouvoir lutter contre le décrochage scolaire en intégrant la diversité des publics et en mettant en place des dispositifs qui les prennent en compte.
Réécouter l'émission "Réussir malgré tout" de France culture
Cariforef des Pays de la Loire, mars 2018
Références bibliographiques de Joël Zaffran, intervenant
Sélection bibliographique relative au décrochage scolaire
Accéder à la sélection radio/télé de février 2018
